Israël - Hamas : le père de Shani Louk défend cette photo de sa fille récompensée d’un prix, malgré la polémique

De nombreuses personnes se sont émues de voir cette photo de l’otage décédée recevoir un prix, jugeant cette représentation inappropriée et irrespectueuse de sa mémoire.

La cousine de Shani Louk, ici le 15 octobre, pour demander la libération de la jeune femme, alors retenue en otage par le Hamas depuis l’attaque du 7 octobre dans une rave-party près de Gaza.

INTERNATIONAL - « L’une des photos les plus importantes des 50 dernières années ». C’est ainsi qu’a été qualifiée la photographie prise par l’agence Associated Press montrant l’otage israélo-allemande Shani Louk, allongée à l’arrière d’une camionnette et entourées d’hommes armés du Hamas lors de l’attaque du 7 octobre en Israël.

Cette photo, récompensée mi-mars par le concours de photojournalisme Pictures of the Year International dans la catégorie « Team Picture Story of the Year » avait provoqué une vive polémique. La représentation de la jeune femme étant jugée inappropriée, du fait de sa condition au moment où la photo a été prise.

Des réactions indignées au sujet de cette photo de Shani Louk, aujourd’hui décédée, qui vont même jusqu’à évoquer la « profanation scandaleuse de la vie juive », comme le rapporte le New York Post. Les photos de la jeune femme de 23 ans avant et lors de son enlèvement lors du festival de musique Tribe of Nova organisée près de la bande de Gaza avaient fait d’elle l’un des visages et des symboles de l’attaque meurtrière du Hamas.

Malgré cette polémique, qui survient près de cinq mois après la découverte et l’annonce du décès de Shani Louk, son père Nissim a défendu le choix de récompenser ce cliché. Auprès du média israélien Ynet, il affirme qu’elle fait partie de « quelques-unes des photos qui façonnent la mémoire humaine (...), des photos qui symbolisent une époque ».

"Ils sauront ce qu’il s’est passé ici"

Et malgré le fait qu’elle soit difficile à regarder, il estime que dans « 100 ans, ils regarderont et sauront ce qu’il s’est passé ici. Je voyage à travers le monde et tout le monde sait qui est Shani ».

Le père de famille endeuillé évoque aussi le sort d’une autre otage du Hamas, Noa Argamani, dont les images de son cri alors qu’elle était embarquée à bord d’une moto avaient également fait le tour du monde après le 7 octobre. « Cette documentation de Shani et la vidéo de Noa Argamani sur la moto sont des symboles de cette période. Je pense vraiment que cela a pour but d’éclairer l’avenir », ajoute-t-il.

Nissim louk n’hésite d’ailleurs pas à comparer la photo de sa fille entre la vie et la mort à l’arrière de cette voiture blanche à celles de l’enfant juif levant les mains, prise dans le ghetto de Varsovie en 1943, ou à celle de trois parachutistes ébahis devant le Mur des Lamentations, capturée en 1967 en Israël.

La mort de Shani Louk avait été officialisée le 30 octobre dernier par l’armée israélienne, précisant qu’elle avait été « torturée » et « avait vécu des horreurs insondables ».

À voir également sur Le HuffPost :

  

Guerre Israël-Hamas : à Gaza, le désespoir de certains jeunes résumée par cette citation rapportée par l’Unicef

Bande de Gaza : Israël doit garantir une aide humanitaire « de toute urgence », ordonne la CIJ