Isoler la Chine n’est pas bon (non plus) pour le reste du monde

“La Chine devient la cible du protectionnisme”, constate dans un nouvel éditorial le quotidien singapourien Lianhe Zaobao. Alarmé par la situation économique, il pointe un protectionnisme de plus en plus féroce et des relations tendues entre la Chine et plusieurs pays d’Amérique latine, parmi lesquels le Mexique, le Chili et Cuba.

Alors que ces pays entretenaient autrefois des rapports cordiaux avec Pékin, ils ont emboîté le pas aux Américains et aux Européens ces dernières semaines en augmentant les droits de douane sur les produits sidérurgiques chinois importés. “La Colombie pourrait également prendre des mesures similaires”, complète l’éditorial.

“Dé-sinisation” en cours

Aux yeux de Lianhe Zaobao, la restructuration du système mondial de libre-échange montre des signes de “dé-sinisation”, alors que la Chine, fait valoir le journal, est l’usine du monde et est dotée des catégories de production les plus complètes. Cette tendance n’est pas une bonne nouvelle pour les consommateurs mondiaux, argue le titre.

Le quotidien souligne le rôle décisif de Washington dans l’économie mondiale. Depuis le 14 mai, jour où les États-Unis ont annoncé l’augmentation des droits de douane sur les véhicules électriques chinois, le Canada réfléchit à prendre les mêmes mesures.

Quant à l’Allemagne, qui a toujours été considérée comme une amie de la Chine au sein de l’Union européenne en ce qui concerne les questions commerciales, elle a également envisagé un “démantèlement des équipements de Huawei et de ZTE pour des raisons de sécurité nationale”.

Des torts partagés

Pour Lianhe Zaobao, toutes ces mesures protectionnistes visant la Chine montrent que cette dernière est de plus en plus “la cible de critiques” sur la question des subventions à l’exportation, et qu’elle est de plus en plus “isolée” au niveau international. En même temps, en citant les accusations de Joe Biden à l’égard de Pékin, le journal semble vouloir éclairer certaines causes de cette situation vicieuse qui n’est bonne ni pour l’empire du Milieu, ni pour le reste du monde. Selon le président américain, énumère le titre, la Chine “utilise son marché en échange de technologies, force les entreprises occidentales à transférer des droits de propriété intellectuelle essentiels, viole le principe d’équité et de réciprocité dans le libre-échange”.

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