Islande: le volcan le plus actif du pays sous étroite surveillance après plusieurs secousses

Le panache de cendres et de vapeur s'échappant du volcan Grímsvötn en mai 2011. - BJORN ODDSSON
Le panache de cendres et de vapeur s'échappant du volcan Grímsvötn en mai 2011. - BJORN ODDSSON

Vers un nouveau nuage de cendres dans le ciel européen? L'Islande a relevé ce lundi son niveau d'alerte éruption pour le volcan Grimsvötn, le plus actif du pays. Une décision qui fait suite à la détection, dans la matinée, de séismes à proximité, dont un de magnitude 3,6. La zone était déjà sous haute surveillance ces derniers jours à cause d'une crue liée à la rupture d'un lac glaciaire. Un phénomène qui peut créer une éruption de ce volcan situé dans une zone inhabitée et inaccessible du centre du pays.

Le niveau d'alerte a donc été relevé à "orange" au lieu de "jaune" en raison d'une "activité sismique élevée", a indiqué sur son site l'Office météorologique d'Islande (IMO). Plus que pour les habitants, le code couleur est avant tout destiné à l'aviation afin de signaler le risque éruptif. Le "orange" attribué au Grimsvötn signifie que le volcan "montre une activité accrue avec une probabilité plus élevée d'éruption", selon l'échelle définie par l'IMO.

Pas le niveau d'alerte maximal

Lors de sa dernière éruption il y a dix ans, son nuage de cendre avait entraîné des petites perturbations du trafic aérien, avec environ 900 vols annulés, sans commune mesure toutefois avec l'Eyjafjallajökull (100.000 vols annulés et dix millions de passagers bloqués) en 2010.

Le niveau d'alerte supérieur est le code rouge. Il indique, lui, qu'une éruption est considérée comme imminente avec une émission probablement significative de cendres nuisibles au trafic aérien, ou alors qu'une éruption problématique pour l'aviation est en cours. Si, ces deux derniers jours, l'activité sismique du volcan s'est intensifiée, aucune secousse suivie d'une remontée de magma souterrain (un "trémor", en volcanologie) n'a été détectée pour l'heure, souligne l'IMO.

"Cette activité sismique est peut-être due à la diminution de la pression au-dessus du volcan, puisque les eaux de la crue ont quitté le lac sous-glaciaire" du Grimsvötn, souligne l'IMO.

Phénomène naturel brutal connu sous le nom de "jökulhlaup", cette tumultueuse coulée d'eau, débutée il y a une dizaine de jours, a atteint son débit maximal dimanche matin. La baisse de pression sur le volcan entraînée par l'écoulement de millions de tonnes d'eau peut déclencher une éruption, comme ce fut le cas en 2004, mais également en 1934 et 1922.

Situé sous le plus grand glacier d'Islande nommé Vatnajökull, le volcan Grimsvötn était entré en éruption pour la dernière fois en 2011. Les éruptions récentes du Grimsvötn se sont produites environ tous les cinq à dix ans.

Article original publié sur BFMTV.com