Islande : la chasse à la baleine se poursuit en 2024, malgré un rapport alarmant

En Islande, une baleine bleue en attente d’abattage à la station baleinière Hvalur hf, le 7 juillet 2018.
ROBERT READ / AFP En Islande, une baleine bleue en attente d’abattage à la station baleinière Hvalur hf, le 7 juillet 2018.

INTERNATIONAL - Les associations environnementales dénoncent des pratiques « ignobles ». L’Islande a donné son feu vert ce mardi 11 juin pour lancer la saison 2024 de chasse à la baleine. Et ce, malgré un rapport alarmant publié en 2023 pointant que cette activité était contraire au bien-être animal.

Le permis autorise la chasse de 128 rorquals communs pour la saison qui s’étend de mi-juin à septembre, a annoncé le ministère de la Pêche et de l’Alimentation, soit moins que la saison précédente (161).

Cette décision est prise sur la base du principe de précaution et « reflète l’importance accrue accordée par le gouvernement à l’utilisation durable des ressources », assure le ministère sur son site internet.

Harpons provoquant des « agonies prolongées »

Hvalur hf., unique baleinier restant du pays, avait fait une demande de permis de chasse en janvier pour les cinq années à venir, sa précédente licence ayant expiré. Mais les défenseurs de l’environnement espéraient que son autorisation ne soit pas renouvelée.

L’espoir des associations de protection animale était grand car, l’an dernier, l’Islande avait suspendu la chasse à la baleine en juin pour deux mois, après la parution d’un rapport commandé par le gouvernement concluant que les méthodes de chasse employées ne respectaient pas la loi sur le bien-être animal.

La surveillance par l’Agence vétérinaire gouvernementale avait montré que les harpons explosifs utilisés par les chasseurs pour attraper les baleines provoquaient des agonies prolongées.

Le gouvernement avait finalement autorisé la reprise de la chasse le 1er septembre, avec des restrictions sur les méthodes utilisées et la présence d’inspecteurs officiels à bord, filmant chaque prise de baleine.

« Cette décision ne correspond pas forcément à mes positions »

Les conditions de chasse restent pour 2024 identiques à celles de l’an dernier, a précisé la ministre de la Pêche et de l’Alimentation, Bjarkey Olsen Gunnarsdóttir, aux médias islandais. « Cette décision ne correspond pas forcément à mes positions » mais « je dois suivre les lois et les règlements » islandais, a-t-elle ajouté.

L’Islande, comme la Norvège et le Japon, pratique encore la chasse commerciale à la baleine, en dépit des critiques virulentes des protecteurs de l’environnement et des défenseurs des droits des animaux.

« L’abattage commercial des rorquals communs par l’Islande est d’une cruauté irréfutable, ces géants des océans subissant une mort douloureuse et souvent prolongée pour une viande que très peu de gens souhaitent manger », a réagi auprès de l’AFP Adam Peyman, porte-parole sur les questions de faune sauvage chez l’ONG Humane Society International.

« Les grands cétacés ont également un rôle essentiel à jouer dans l’atténuation des effets du changement climatique (...) les baleines de nos océans capturent et stockent d’énormes quantités de dioxyde de carbone dans leur corps massif au cours de leur longue vie. C’est pourquoi, au lieu de les massacrer en mer, nous devrions faire tout ce qui est en notre pouvoir pour préserver ces créatures étonnantes », a-t-il ajouté.

Dans cette île de l’Atlantique Nord, l’opposition à cette pratique est même majoritaire au sein de la population : 51 % des Islandais y sont opposés, contre 42 % il y a quatre ans, selon une enquête réalisée par l’institut Maskína et publiée début juin 2023.

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