Isild Le Besco se confie pour la première fois sur sa relation avec Benoît Jacquot

Isild Le Besco, ici au festival de Cannes en 2014, accuse Benoît Jacquot de « violences psychologiques et physiques », dans « Le Parisien ».
LOIC VENANCE / AFP Isild Le Besco, ici au festival de Cannes en 2014, accuse Benoît Jacquot de « violences psychologiques et physiques », dans « Le Parisien ».

METOO - Avec ce nouveau témoignage, la question de violences sexuelles viendra encore un peu plus hanter la 49e édition des César. Dans les colonnes du Parisien, ce mercredi 21 février, l’actrice Isild Le Besco s’est livrée pour la première fois sur sa relation avec le cinéaste Benoît Jacquot, qu’elle avait déjà accusé dans Le Monde de « violences psychologiques et physiques ».

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Isild Le Besco, révélée en 2000 par le film Sade de Benoît Jacquot, reproche aussi à Jacques Doillon de lui avoir retiré des rôles après avoir refusé ses avances. Les deux réalisateurs, qui réfutent ces faits, sont déjà accusés de « viols sur mineure » par l’actrice Judith Godrèche.

« Il faut aussi respecter le rythme des victimes »

Lorsqu’elle débute sa relation avec Benoît Jacquot, la comédienne aujourd’hui âgée de 41 ans, n’a que 16 ans. Lui en a 52. Au cours des cinq ans passés ensemble, Isild Le Besco dénonce une « emprise destructrice ». Elle évoque des « violences psychologiques », « par exemple, il me disait perpétuellement que j’étais grosse. » Mais aussi « physiques » lorsque Benoît Jacquot se mettait en colère.

Celle qui écrit actuellement un livre autobiographique sur sa vie commune avec le réalisateur, dit à quel point il a été difficile pour elle de dénoncer cette emprise : « Parce que j’ai fait un black-out. Parce que c’est compliqué de rayer toute une personne et tout ce qu’on a vécu avec cette personne. Parce qu’on a tellement honte qu’on se sent responsable du comportement des autres. »

« Oui, il faut parler. Oui, il faut dénoncer. Mais il faut aussi respecter le rythme des victimes. C’est aussi une question de consentement », poursuit la réalisatrice de Charly, dont le personnage éponyme du film finit par violer un adolescent. Si elle a finalement décidé de prendre la parole aujourd’hui, c’est qu’elle estime que « plus on parle, plus les violences seront vécues et perçues comme telles, plus les abus seront dénoncés et pourront cesser. »

Elle envisage de porter plainte

Isild Le Besco porte aujourd’hui des mots très durs sur le milieu du cinéma qui « s’est comporté exactement comme se comporte une famille quand l’un de ses membres est maltraité : en se taisant. »

Elle juge également que les films reposent toujours sur le « fantasme des hommes [avec] des jeunes filles frêles et fragiles qu’ils peuvent utiliser à l’envi ». Elle-même dit avoir été « mise à nu, à l’image, dès [s]on plus jeune âge. » Selon son analyse, « le système est tel que l’actrice dépend du désir du réalisateur de la filmer et de la faire exister. »

Après les accusations de Judith Godrèche à l’encontre de Jacques Doillon et Benoît Jacquot, la Brigade des mineurs l’a appelée pour qu’elle apporte aussi son témoignage. « Ce n’est pas normal qu’il faille un scandale médiatique pour être écoutée par la police et par les tribunaux », s’insurge-t-elle, avant d’avouer qu’il est « probable » qu’elle porte plainte contre les cinéastes un jour.

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