Enlèvement d’Eya près de Grenoble : ce que l’on sait

Ce que l’on sait de l’enlèvement d’Eya, 10 ans, près de Grenoble. (photo d’illustration)
Ce que l’on sait de l’enlèvement d’Eya, 10 ans, près de Grenoble. (photo d’illustration)

FAITS DIVERS - La petite Eya, 10 ans, enlevée violemment par son père en Isère jeudi sur le chemin de l’école, était toujours recherchée ce vendredi 26 mai. Les enquêteurs s’orientent désormais vers la piste d’un départ à l’étranger.

« Les éléments en notre possession laissent penser que le père, son complice et l’enfant sont maintenant à l’étranger », a indiqué le procureur de Grenoble Éric Vaillant dans un communiqué en fin de matinée. « Les pays de destination possibles sont évidemment la Suède et la Tunisie », a-t-il ajouté, ces deux pays correspondant à la double nationalité du père, âgé de 53 ans. Des mandats d’arrêt européens ont été émis contre le père et un complice, a annoncé le parquet en fin de journée.

Une information judiciaire a été ouverte pour « violences aggravées sur la mère de l’enfant », « violences » sur la mineure pour les deux mis en cause, « soustraction par ascendant » pour le père et « complicité de soustraction par ascendant » pour son complice, a annoncé le procureur, précisant que les mandats délivrés pour les deux hommes ont été « diffusés dans le cadre d’un mandat d’arrêt européen ».

La fillette de 10 ans a été enlevée jeudi vers 8h15 pendant qu’elle marchait avec sa mère dans la rue pour se rendre à son école de Fontaine, en banlieue de Grenoble, où elle est scolarisée en CM2.

Selon le parquet, le père « et un complice encagoulé » ont « gazé avec du produit lacrymogène la mère de la petite fille » avant de s’emparer d’Eya.

L’enfant est née en Tunisie

La mère, 33 ans, a expliqué au Dauphiné Libéré jeudi qu’elles avaient été soudainement bloquées par un véhicule, à l’intérieur duquel elle dit avoir reconnu le père de l’enfant. Pendant que le conducteur l’aspergeait de gaz lacrymogène, son « ex-mari a attrapé (l’enfant) par les cheveux et l’a fait monter de force sur la banquette arrière avec lui », a-t-elle encore affirmé, disant craindre qu’il ne l’emmène à l’étranger.

La photo de la fillette et du père ainsi que son identité avaient été diffusées avec l’alerte enlèvement. L’immatriculation de la Peugeot 306 au volant de laquelle il est susceptible de circuler, également.

L’enfant, née en Tunisie où la mère était partie faire ses études et s’est mariée en 2012, a la double nationalité franco-tunisienne.

Selon son témoignage dans le Dauphiné Libéré, les choses se sont peu à peu envenimées dans le couple avec son mari. « Ça s’est très mal passé. Il était de plus en plus violent avec nous. J’ai donc décidé de le quitter et de rentrer en France. Je me suis enfuie, en fait, en emmenant ma fille pour la protéger », explique la mère d’Eya.

Elle est rentrée en France avec sa fille en 2017, selon le journal régional. Depuis, elle vit seule avec sa fille à Fontaine où elle a de la famille. Le divorce n’a toujours pas été prononcé, et chacun des parents se bat pour obtenir la garde de l’enfant et sa résidence principale, lui en Tunisie, elle en France.

Ce vendredi matin, une cellule d’écoute a été mise en place par le rectorat au sein de l’école Jules Ferry (200 élèves), où Eya était scolarisée depuis la grande section.

« Elle est composée d’infirmières et d’une psychologue de l’Education nationale. Elle est destinée à l’ensemble de la communauté éducative, mais les élèves de la classe d’Eya sont spécifiquement touchés », a indiqué le rectorat à l’AFP, précisant que ce dispositif serait maintenu aussi longtemps que nécessaire. Le maire de Fontaine s’est également rendu devant l’école ce vendredi matin.

La maman d’Eya « passait ses journées littéralement dans sa voiture devant l’école, pour s’assurer qu’il ne viendrait pas récupérer sa fille », a aussi déclaré dans un témoignage à France Bleu Isère une de ses collègues.

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