En Iran, le divorce entre la jeunesse et le régime

Pour la première fois en France, le documentaire de Solène Chalvon-Fioriti utilise l'intelligence artificielle pour anonymiser les visages de témoins.   - Credit:France 5/SP
Pour la première fois en France, le documentaire de Solène Chalvon-Fioriti utilise l'intelligence artificielle pour anonymiser les visages de témoins. - Credit:France 5/SP

« Salut Solène, j'aurais voulu te montrer un Iran différent, plus libre. Mais cet Iran n'existe pas. Rien n'a changé. Dehors, je me sens étouffer. » Le message a été envoyé de Téhéran depuis une application cryptée. Son autrice a décidé de s'appeler Sarah, une étudiante iranienne de 22 ans en filière scientifique.

Son visage, non plus, n'est pas le sien. Pour garantir son anonymat et éviter les représailles du régime, la journaliste Solène Chalvon-Fioriti a utilisé, pour la première fois dans un documentaire français, l'intelligence artificielle et ainsi modifié son apparence tout en conservant ses expressions.

Pendant un an et demi, la jeune femme a filmé, malgré les risques, son quotidien en République islamique d'Iran, offrant une plongée saisissante dans l'Iran d'aujourd'hui. « Tu sais Solène, avec tout ce qu'il se passe, je suis de plus en plus chez moi », confie Sarah, qui partage un appartement de la capitale avec une autre étudiante. « Il n'y a que chez moi que je me sens libre. » La veille, l'Iranienne a été menacée en pleine rue par un policier parce qu'elle ne portait pas le voile obligatoire. « Je ne lui ai rien dit, avoue-t-elle. Je ne veux pas risquer ma vie pour un voile. »

« Moins de filles portent le voile »

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