Iran : deux journalistes qui avaient médiatisé l’affaire Mahsa Amini ont été libérées de prison

Niloufar Hamedi et d’Elaheh Mohammadi, deux journalistes iraniennes condamnées à de longues peines de prison pour leurs reportages sur la mort de Mahsa Amini ont été libérées. Selon l’agence de presse iranienne Fars, leur caution s’élève à environ 170 000 € chacune. Elles sont toutes deux interdites de sortie du territoire jusqu’à leur procès en appel, dont la date n’est pas encore connue.

Niloufar Hamedi, photographe au quotidien réformateur Shargh, avait été interpellée le 20 septembre après s’être rendue à l’hôpital où Mahsa Amini avait passé trois jours dans le coma avant de mourir. La journaliste, qui a assuré au cours de son procès avoir "fait son travail de journaliste dans le cadre de la loi et n’avoir commis aucun acte contre la sécurité de l’Iran", avait ensuite posté sur les réseaux sociaux une photo de la famille en deuil. Elle a ensuite écopé en octobre 2023 de sept ans de prison pour coopération avec les États-Unis, cinq ans de prison pour complot contre la sécurité du pays et un an pour propagande contre la République islamique.

Elaheh Mohammadi, reporter dans l’autre grand quotidien réformateur iranien Ham Mihan, avait été arrêtée le 29 septembre après s’être rendue à Saghez, la ville de Mahsa Amini dans la province du Kurdistan, pour couvrir ses funérailles qui avaient donné lieu à une manifestation et à l’éclosion du mouvement "Femme, vie liberté". Elle a été condamnée en octobre 2023 à six ans de prison pour collaboration avec les États-Unis, de cinq ans pour complot contre la sécurité du pays et d’un an pour propagande contre le régime islamique. Sa sœur jumelle, Elnaz Mohammadi, cheffe du service société de Ham Mihan, a elle-même été condamnée en septembre à trois ans de prison, dont une grande partie avec sursis, pour complot.

La mort de Mahsa Amini est à l'origine d'une des plus importantes vagues de contestation en Iran. Des milliers de personnes sont alors descendues dans la rue. Les reportages de Niloufar Hamedi et Elaheh Mohammadi ont été cruciaux pour la mobilisation.

Les Nations Unies ont décerné aux journalistes le Prix de la liberté de la presse en mai 2023 pour leur travail et engagement.