Iran: la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah libérée temporairement

Photo prise en 2012 et diffusée le 16 juillet 2019 - Libération temporaire de Fariba Adelkhah - Thomas ARRIVE © 2019 AFP
Photo prise en 2012 et diffusée le 16 juillet 2019 - Libération temporaire de Fariba Adelkhah - Thomas ARRIVE © 2019 AFP

L'anthropologue franco-iranienne Fariba Adelkhah, détenue en Iran depuis juin 2019, a bénéficié ce samedi d'une permission de sortie et reste à Téhéran avec sa famille sous le contrôle d'un bracelet électronique, a annoncé son avocat Saïd Dehghan.

"Elle est maintenant avec sa famille à Téhéran. On ne nous a pas encore donné une date pour son retour en prison mais nous espérons que cette libération temporaire deviendra définitive", a ajouté l'avocat sans fournir plus de détails.

"Au titre des mesures sanitaires et dans le cadre d'une permission pour cause médicale, Fariba est sortie de prison ce samedi 3 octobre 2020 et a regagné son domicile personnel où elle est assignée à résidence, sous contrôle d'un bracelet électronique", a indiqué de son côté le comité de soutien de la chercheuse dans un communiqué.

"Pour que l'innoncence de notre collègue soit reconnue"

"Cela ne change rien au fond du problème. Fariba reste prisonnière scientifique, sous le coup d'une peine de prison de cinq ans, à l'issue d'un 'procès' sur la base d'accusations ineptes", estime le comité.

"Nous continuons donc à nous battre pour que l'innocence de notre collègue soit reconnue et qu'elle recouvre sa liberté de recherche et de mouvement. Mais nous pouvons désormais le faire avec un peu de baume au coeur", ajoute-t-il.

Spécialiste du chiisme et de l'Iran post-révolutionnaire à Sciences Po Paris, Fariba Adelkhah avait a été arrêtée début juin 2019 à Téhéran, tout comme son compagnon Roland Marchal, spécialiste réputé de l'Afrique venu lui rendre visite.

Ce dernier a été libéré en mars dans le cadre d'un échange de prisonniers. Mais la chercheuse, née en Iran en 1959 et vivant en France depuis 1977, a été condamnée le 16 mai dernier à cinq ans de prison pour "collusion en vue d'attenter à la sûreté nationale" et "propagande conte le système" politique de la République islamique.

"Cette condamnation n'est fondée sur aucun élément sérieux ou fait établi et revêt donc un caractère politique", avait réagi alors le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian.

Article original publié sur BFMTV.com