Iran: Benjamin Brière condamné à huit ans de prison, sa sœur Blandine se dit "complètement dépitée"

Blandine Briere, la sœur de Benjamin Brière, à Paris le 31 mai 2021. - Anne-Christine POUJOULAT © 2019 AFP
Blandine Briere, la sœur de Benjamin Brière, à Paris le 31 mai 2021. - Anne-Christine POUJOULAT © 2019 AFP

6012566821001_6293601629001

Entre "inquiétude" et "espoir". C'est dans cet interstice que se situait Me Philippe Valent, jeudi, à quelques heures du procès de son client, Benjamin Brière, devant le tribunal révolutionnaire iranien. La décision de justice est tombée ce mardi: le touriste rhodanien de 36 ans a été condamné à huit ans et mois de prison pour espionnage et propagande contre le régime.

"On est complètement dépités et complètement à terre, a réagi Blandine Brière, sœur du détenu, au micro de BFM Lyon dans la soirée. (...) On se rend bien compte que c'est une injustice totale, qu'on est petit face à ça et qu'il va falloir qu'on mène un long combat."

Ce premier rendez-vous devant la justice est survenu près d'un an et demi après l'incarcération de Benjamin Brière, dans une geôle de la prison de Vakilabad, à Masshad, au nord-est du pays. Il avait été arrêté par les forces de l'ordre après avoir pris des photos de zones "interdites", avec son drone, dans un parc naturel.

6012566821001_6293555758001

Une décision "inacceptable" pour le Quai d'Orsay

"J'ai peu d'information sur l'audience à part qu'elle était à huis clos, qu'ils étaient peu nombreux", se désole la sœur du touriste français. Et d'affirmer: "C'était un procès politique où il n'y a pas eu ou peu de droit à la défense, il y a eu un manque de preuve évident qui mène à un résultat qui est complètement irréel et injustifié".

Me Philippe Valent confirme que "Benjamin Brière n'a évidemment pas -ni jamais- bénéficié d'une forme de procès équitable devant des juges impartiaux" et qu'il "n'a bénéficié d'aucun droit à se défendre, d'aucun accès aux éléments de l'accusation, aucune possibilité de préparer et présenter une défense devant les juges du tribunal révolutionnaire".

Dans la soirée, le ministère des Affaires étrangères a dénoncé une décision de justice "inacceptable que rien ne permet d'étayer" et soutenu que Benjamin Brière "effectuait un séjour touristique en Iran" lorsqu'il a été incarcéré. Le Quai d'Orsay a précisé que le condamné allait faire appel.

6012566821001_6293560082001

"Un otage de plus pour l'Iran"

En attendant un nouveau procès, Benjamin Brière poursuit sa grève de la faim, entamée à la fin du mois de décembre.

"Il est très, très affaibli, reconnaît Blandine Brière, dont le dernier contact avec son frère remonte à une dizaine de jours. On est très inquiets sur sa santé physique et psychologique maintenant qu'il y a un tel verdict qui tombe. (...) Il est aussi très déterminé. C'est ce qui nous fait peur aussi parce qu'aujourd'hui, il est capable de mettre sa vie en danger pour se sortir de là."

Comme Benjamin Brière, une douzaine de détenteurs de passeports occidentaux sont actuellement enfermés en Iran, dans un contexte de tensions entre Téhéran et les grandes puissances. Il est cependant le seul à ne pas être binational. Aux yeux de sa sœur, Benjamin Brière "est clairement un otage de plus pour l'Iran"

Article original publié sur BFMTV.com