En Iran, 80 candidats pour une élection présidentielle jouée d’avance

Avec la clôture, ce lundi 3 juin, du dépôt des candidatures, le compte à rebours pour l’élection présidentielle anticipée en Iran a bel et bien commencé. Au total, 80 personnes, dont quatre femmes, se sont portées candidates aux élections prévues le 28 juin, rapportent les médias à Téhéran.

Une majorité des candidats sont des personnalités conservatrices ou ultraconservatrices. Seul un nombre limité de réformateurs ont soumis leurs candidatures, par anticipation de leur disqualification, comme cela fut le cas lors d’élections précédentes. Parmi eux, le plus connu reste Eshagh Jahanguiri, dont la candidature avait été disqualifiée lors du scrutin présidentiel de 2021.

Le Conseil des gardiens de la constitution, organe non élu dominé par les conservateurs, a en effet le dernier mot sur les candidatures. Ses 12 membres - six religieux nommés par le Guide suprême et six juristes - ont jusqu’au 11 juin pour donner leur feu vert et décider qui pourra faire campagne. En 2021, il n’avait approuvé que sept candidatures, dont aucune d’un candidat réformateur ayant du poids sur l’échiquier politique.

Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, dont les propos ont été relayés par Iran Newspaper, a donné le ton ce lundi 3 juin, en affirmant que le régime “a besoin d’un président qui croit aux valeurs de la République islamique”.

À quand des “élections libres” ?

Parmi les candidats modérés, l’ancien chef du Parlement Ali Larijani, également disqualifié par le Conseil des gardiens de la constition en 2021, et l’ancien président de la banque centrale Abdolnasser Hemmati, ont plus de chance d’être sur la liste finale des candidats, estime la presse locale.

Dans le camp des ultraconservateurs, le chef du Parlement Bagher Ghalibaf, ainsi que l’ancien négociateur sur le nucléaire iranien Saïd Jalili sont favoris.

La réformatrice Hamideh Zarabadi, l’une des quatre femmes candidates, a dit espérer qu’“un jour, des élections libres” auront lieu en Iran et qu’une femme arrivera à la tête du pays, rapporte le quotidien Shargh. Depuis 1979, les candidatures de femmes n’ont jamais été approuvées par le pouvoir.

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