En Irak, quatre morts dans des affrontements interethniques

Après plusieurs jours de tensions interethniques, des violences entre Kurdes, d’une part, et Arabes et Turkmènes, de l’autre, ont fait quatre morts et une quinzaine de blessés le samedi 2 septembre dans la ville de Kirkouk, dans le nord de l’Irak, ont rapporté plusieurs médias irakiens et arabes. La ville de Kirkouk, chef-lieu de la province pétrolière éponyme, est historiquement disputée par le pouvoir central et les autorités fédérales kurdes.

La tension était montée d’un cran après la décision du gouvernement central, à Bagdad, de remettre un site occupé par les forces de sécurité irakiennes au Parti démocratique du Kurdistan (PDK), qui en avait été délogé six ans auparavant par ces mêmes forces, explique Al-Jazeera. Et ce dans le cadre d’un réchauffement des relations entre Bagdad et Erbil, capitale du Kurdistan irakien.

Des protestataires des communautés arabe et turkmène ont alors organisé, le lundi 28 août, un sit-in près du quartier général des forces de sécurité irakiennes. Ils ont “bloqué plusieurs routes et incendié des pneus de voitures pour protester” contre la décision du gouvernement, accusant, par ailleurs, le PDK “d’avoir mené des opérations de changement démographique”, dans la mesure où il contrôlait la province entre 2014 et 2017, rapporte Al-Araby Al-Jadid.

Les Kurdes sont un groupe ethnique de quelque 40 millions d’habitants répartis entre quatre pays du Moyen-Orient et vivant sur une zone géographique marquée par une continuité territoriale.. COURRIER INTERNATIONAL
Les Kurdes sont un groupe ethnique de quelque 40 millions d’habitants répartis entre quatre pays du Moyen-Orient et vivant sur une zone géographique marquée par une continuité territoriale.. COURRIER INTERNATIONAL

Report du transfert du siège au PDK

Les tensions ont fini par dégénérer en affrontements meurtriers samedi entre les protestataires et des habitants kurdes, ce qui a poussé les autorités centrales à annoncer un couvre-feu – levé le lendemain – et à reporter la décision du transfert du siège des forces irakiennes, indique Al-Jazeera.

Les peshmergas [combattants kurdes] avaient été déployés dans plusieurs bases et sites abandonnés par l’armée irakienne dans la province de Kirkouk après les conquêtes du groupe État islamique (EI), qui s’était emparé en 2014 de larges pans du nord et du nord-est de l’Irak.

Le PDK avait alors dirigé la ville et en avait assuré la sécurité pendant trois ans.

Mais il en a été expulsé en octobre 2017, après la défaite de l’EI et l’organisation par les autorités d’Erbil d’un référendum sur l’indépendance du Kurdistan irakien, qui prévoyait l’annexion de Kirkouk à la région.

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