Invité par Darmanin à observer la Brav, ce sénateur a pris le ministre au mot

Jérôme Durain, sénateur PS, a participé au cortège parisien du 1er mai avec une équipe de la Brav.
Jérôme Durain, sénateur PS, a participé au cortège parisien du 1er mai avec une équipe de la Brav.

L’élu socialiste de Saône-et-Loire Jérôme Durain a participé à la manifestation parisienne du 1er mai avec une brigade de la Brav.

POLITIQUE - Il était « important » d’avoir la vision de toutes les parties. Lundi 1er mai, Jérôme Durain, sénateur socialiste de Saône-et-Loire, a participé à la manifestation côté policier, prenant ainsi au mot l’invitation du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, qui avait encouragé les parlementaires à venir observer le travail des forces de l’ordre sur le terrain. Une expérience que l’élu juge « éprouvante ».

Début avril, sénateurs et députés avaient auditionné Gérald Darmanin après les violences observées lors du rassemblement contre les méga bassines de Sainte-Soline et en marge de certaines manifestations contre la réforme des retraites. Le ministre de l’Intérieur, qui se présente comme le premier défenseur des fonctionnaires de police et des militaires de la gendarmerie, avait alors invité les élus critiques à suivre les agents sur le terrain lors d’une journée de protestation sociale.

Dans le rassemblement parisien, Jérôme Durain s’est donc retrouvé en tête du cortège, là où « il y avait l’essentiel des casseurs », avec une compagnie de la Brav, au sein d’une brigade non motorisée. Son objectif : « faire un travail de fond, qui n’a pas vocation à documenter les violences policières, mais pour essayer de comprendre comment tout ça s’organise », a expliqué le vice-président de la commission des lois du Sénat sur France Info ce mardi 2 mai.

Sortir du débat « méchants policiers » contre « casseurs qui veulent tuer du flic »

Il note ainsi « une forme de retenue dans le dispositif policier. Pas dans la façon d’intervenir, mais dans le positionnement ». « J’ai le sentiment qu’on en a fini avec la nasse, ce qui est une bonne chose », souligne-t-il.

Il estime avoir désormais une vision plus précise des « contraintes et du niveau de violence » auxquels les policiers peuvent faire face. « J’ai eu peur, c’est très violent et ça tape très fort de tous les côtés », raconte-t-il, jugeant par exemple « hallucinant », le nombre des projectiles visant les forces de l’ordre dont « un marteau, un pommeau avec une tige filetée et toutes sortes de pavés ».

Néanmoins, hors de questions de reprendre les propos du ministre de l’Intérieur, qui refuse d’utiliser le terme « violences policières » et accuse certains manifestants de vouloir « tuer du flic » lors des manifestations. L’élu socialiste, lui, estime que les violences sont le fait de « gens qui n’ont rien à voir ni avec le mouvement syndical, ni avec des inspirations politiques liées aux retraites ».

« Si le débat parlementaire, c’est d’un côté les méchants policiers, de l’autre les casseurs qui veulent tuer du flic, on n’en sortira pas », estime l’élu. « Notre travail c’est d’essayer de dépassionner le débat ; comprendre ce qui est mis en œuvre ; est-ce qu’on a les bons outils ? Pourquoi ça se fait mieux et dans d’autres conditions dans les pays étrangers ? », résume-t-il.

Selon le ministère de l’Intérieur, au moins 406 policiers et gendarmes ont été blessés dans le pays, dont 259 à Paris. Une image a notamment marqué les esprits : celle d’un policier gravement brûlé après un jet de cocktail Molotov.

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