Dans son interview, Emmanuel Macron a levé le voile sur sa planification écologique à horizon 2030

Emmanuel Macron lors d’une conférence de presse le 10 septembre après le G20 à New Delhi.
LUDOVIC MARIN / AFP Emmanuel Macron lors d’une conférence de presse le 10 septembre après le G20 à New Delhi.

POLITIQUE - C’est un jour très attendu pour tous ceux qui sont attachés à la transition écologique et qui l’attendent depuis des mois. Emmanuel Macron réunit ce lundi 25 septembre à 15 heures à l’Élysée un conseil de planification écologique en présence de la Première ministre et des ministres concernés.

Le président de la République s’exprimera à l’issue de cette réunion dans un message diffusé, au lendemain de son interview aux 20 heures de TF1 et France 2 dimanche soir, au cours de laquelle il a commencé à dévoiler sa stratégie. « On a fait la moitié du chemin », a-t-il affirmé notamment.

« J’adore la bagnole », dit Macron

« La France sera parmi les premiers d’Europe à sortir du charbon », a promis le président de la République faisant de 2027 son horizon pour fermer les deux centrales encore en activité qu’il souhaite reconvertir « complètement à la biomasse ». Une idée qui laisse sceptique l’organisation Greenpeace : « Va-t-on prélever encore plus de bois dans les forêts françaises qui sont en mauvaise santé du fait des changements climatiques et déjà soumises à la pression d’usages concurrents ? Va-t-on importer ce bois et engendrer de la déforestation importée à l’autre bout du monde ? » Ce serait « un non-sens écologique et physique, avec un très faible rendement énergétique », assure l’organisation qui regrette par ailleurs que le président n’ait pas donné d’échéance pour la sortie du pétrole et du gaz fossile.

Emmanuel Macron a dit croire, lors de cet entretien, à une « écologie à la française », un « chemin entre le déni et la cure », perçu par Greenpeace France comme son « obsession technologique ».

Une voiture électrique à 100 euros par mois ?

L’un des grands axes du plan présenté lundi concerne la voiture, avec un objectif affiché de 100 % de véhicules non carbonés neufs d’ici à 2035, selon la présidence française. Le président de la République a annoncé sur France 2 et TF1 la finalisation de sa volonté déjà énoncée pendant la dernière campagne présidentielle de permettre « un système de leasing à 100 euros par mois pour acheter un véhicule électrique produit en Europe ». Il a pris soin de préciser que les Français étaient « attachés à la bagnole » et que « moi, je l’adore », comme pour tenter de se montrer proche des préoccupations des électeurs.

Jeudi, cinq organisations parmi lesquelles Réseau action climat ou France Nature Environnement ont appelé à un moratoire sur les nouveaux projets routiers, appelant à trouver des alternatives par cette formule « Réfléchir avant de bétonner ». Dans leur viseur notamment, le projet d’A69 vivement contesté en Occitanie qui doit relier Castres à Toulouse.

Tripler la production de pompes à chaleur en France

Enfin, après une hésitation, Emmanuel Macron a décidé de ne pas interdire les chaudières au gaz car « on ne peut pas laisser nos compatriotes sans solution, notamment dans les zones rurales », mais de « développer les pompes à chaleur ». Il a promis de tripler leur production en France et a pris exemple sur le palais de l’Élysée qui a pu remplacer ses deux chaudières au fioul par une seule pompe à chaleur en cinq ans.

Son entourage allait plus loin devant la presse vendredi en affirmant que la France serait « la première nation à sortir des énergies fossiles », notamment grâce à ce plan et se félicitait d’avoir créé un secrétariat général à la planification écologique directement rattaché à Matignon. C’est la concrétisation de sa promesse de l’entre-deux tours de la présidentielle de 2022 quand il affirmait, à Marseille, que son second quinquennat serait « écologique ou ne serait pas ». Reste à voir si les paroles se transforment en actions.

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