Interview d’Emmanuel Macron : ce qu’il faut retenir de l’intervention sur TF1 et France 2

Interview d’Emmanuel Macron : ce qu’il faut retenir de l’intervention sur TF1 et France 2
Capture France 2/TF1 Interview d’Emmanuel Macron : ce qu’il faut retenir de l’intervention sur TF1 et France 2

POLITIQUE - Emmanuel Macron était l’invité du JT de 20H de France 2 et TF1 ce dimanche 23 septembre. Face à Anne-Claire Coudray et Laurent Delahousse, le chef de l’État a eu l’occasion d’aborder de nombreux sujets allant de la vente à perte de l’essence, à la situation en Arménie en passant par les propos du Pape sur la crise migratoire. Il a également fait plusieurs annonces.

Le HuffPost fait le point sur ce qu’il fallait retenir de cet entretien.

Sur l’immigration, les Français « font leur part »

Emmanuel Macron a estimé que la France faisait « sa part » en matière d’accueil de migrants, en réponse au pape François qui avait eu ces derniers jours à Marseille des mots très durs sur ce sujet à l’égard des dirigeants européens.

« Le pape a raison d’appeler à ce sursaut contre l’indifférence », mais « nous Français, nous faisons notre part », a déclaré le président de la République. « On ne peut pas accueillir toute la misère du monde » , a-t-il ajouté en reprenant la phrase célèbre de l’ex-Premier ministre socialiste Michel Rocard.

Réagissant à la vague d’arrivées massives de migrants sur l’île de Lampedusa la semaine dernière, Macron a appelé à « ne pas laisser les Italiens seuls », se faisant le promoteur d’une réponse européenne pour « une approche cohérente avec les pays d’origine et les pays de transit ».

Macron tâcle Hidalgo et l’augmentation de la taxe foncière à Paris

« Quand vous avez votre taxe foncière qui augmente ce n’est pas le gouvernement, c’est votre commune. Et c’est un scandale quand j’entends des élus dire que c’est la faute du gouvernement. », a dénoncé Emmanuel Macron, prenant pour exemple des villes comme Tourcoing et Angers qui n’ont pas augmenté leurs taxes foncières, alors que Paris « l’a augmenté de plus 60 %. »

Une aide pour les travailleurs « les plus modestes »

Emmanuel Macron a annoncé une nouvelle aide pour compenser le prix élevé du carburant, « limitée aux travailleurs » et aux plus modestes, et qui pourrait atteindre « 100 euros par voiture et par an ».

C’est « limité mais beaucoup plus pertinent », car elle s’adressera aux « personnes qui travaillent et qui ont besoin de rouler », et n’ira pas au-delà de la moitié des Français qui gagnent le moins, a précisé le chef de l’État, expliquant avoir demandé au gouvernement de mettre au point ce dispositif.

La vente à perte de l’essence ? Le gouvernement renonce

Dans la foulée, le président a annoncé qu’il renonçait à autoriser la vente à perte des carburants, qu’Élisabeth Borne avait annoncée il y a une semaine, et a demandé aux distributeurs de « vendre à prix coûtant ».

« La menace de baisser le seuil de vente à perte a été brandie. Elle ne sera pas dans le texte de mercredi (en Conseil des ministres, NDLR). On la garde comme menace », a-t-il déclaré, ajoutant que la Première ministre allait « rassembler tous les acteurs de la filière cette semaine » pour « leur demander de faire à prix coûtant ».

Discuter d’un accord pour limiter les marges des gros industriels

Les « 60 plus gros industriels de l’agroalimentaire » vont être réunis autour d’une table de négociations afin de convenir d’un accord limitant leurs marges, a annoncé le président.

« On a des grands groupes qui ont fait flamber les prix de certaines de leurs marques et donc on veut les remettre autour de la table », a-t-il dit sur TF1 et France 2. « On va mettre en place, et je vais y veiller personnellement, un accord sur la modération des marges dans le secteur », avec des « contrôleurs » qui procéderont à des vérifications, a-t-il ajouté.

Les chaudières au gaz ne seront pas interdites

À la veille de détailler à l’Élysée la planification écologique, Macron a également annoncé que l’état « n’interdira pas » les chaudières à gaz, comme l’exécutif l’a un temps envisagé.

« On n’interdira pas » l’installation de nouvelles chaudières à gaz, « parce qu’on ne peut pas laisser nos compatriotes, en particulier dans les zones les plus rurales, sans solution », a expliqué le chef de l’État. Celui-ci a aussi plaidé pour « accompagner les ménages pour s’équiper de pompes à chaleur, parce que les pompes à chaleur, c’est intelligent, ça fait des économies d’énergie et ça réduit très fortement les émissions ».

Sortir du charbon ? D’ici à 2027 pour la France

Dans le même thème de l’écologie, il a ajouté que la France sortira du charbon d’ici à 2027, en convertissant ses deux dernières centrales.

« La première chose, et c’est le combat qu’on doit mener pour le pays et à l’international, on doit sortir du charbon, c’est une énergie fossile et la plus polluante », a-t-il expliqué lors de son interview. « D’ici à 2027, que va-t-on faire ? On a encore deux centrales à charbon, Cordemais et Saint-Avold, on va complètement les convertir à la biomasse », a-t-il dit.

Départ de l’ambassadeur français et des militaires du Niger

Sur un volet diplomatie, le chef de l’État a annoncé dimanche soir le retour « dans les prochaines heures » de l’ambassadeur français à Niamey, et le départ des troupes françaises d’ici la fin de l’année, à l’issue d’un bras de fer de deux mois avec la junte nigérienne.

« La France a décidé de ramener son ambassadeur », que Paris refusait jusqu’ici de rappeler, et « nous mettons fin à notre coopération militaire avec le Niger », a-t-il déclaré dans une interview télévisée, indiquant que les 1500 militaires français partiraient « dans les semaines et les mois qui viennent » et que le retrait serait totalement achevé « d’ici la fin de l’année ».

Inquiétudes pour « l’intégrité territoriale » de l’Arménie

Enfin, Emmanuel Macron s’est inquiété d’une possible offensive militaire de l’Azerbaïdjan contre l’Arménie, soulignant que Bakou « menace » la frontière commune et « l’intégrité territoriale » de ce pays.

« La France est très vigilante à l’intégrité territoriale de l’Arménie car c’est ça qui se joue », a-t-il déclaré face aux journalistes. « On a aujourd’hui une Russie qui est complice de l’Azerbaïdjan, une Turquie qui a toujours été en soutien de ces manœuvres et un pouvoir qui est désinhibé et qui menace la frontière de l’Arménie », a-t-il dit, après la victoire éclair de Bakou contre les séparatistes du Nagorny Karabakh, un territoire en majorité peuplé d’Arméniens.

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