Internet : rien ne sert d’interdire l’anonymat en ligne, il n’existe pas

Le tribunal judiciaire de Paris a pu récemment ordonner à X (ex-Twitter) de fournir les identifiants d'une personne accusée de diffamation et de harcèlement envers un membre de cabinet ministériel.  - Credit:Fabio Ferrari/LaPresse/Shutterst/Sipa
Le tribunal judiciaire de Paris a pu récemment ordonner à X (ex-Twitter) de fournir les identifiants d'une personne accusée de diffamation et de harcèlement envers un membre de cabinet ministériel. - Credit:Fabio Ferrari/LaPresse/Shutterst/Sipa

La récente tribune du député Renaissance Paul Midy, plaidant pour l'enregistrement obligatoire des utilisateurs des réseaux sociaux pour faciliter leur identification par la justice, soulève des préoccupations majeures concernant la liberté et la sécurité sur Internet.

Cette proposition – au mieux se pliant à de bonnes intentions naïves, au pire répondant à un besoin politique de populisme – ignore les réalités techniques d'Internet et les risques liés à la protection des données personnelles, mais surtout l'importance de préserver la protection des communications pour se protéger d'actes de malveillance ou d'intrusions arbitraires. L'histoire nous l'a tristement démontré, c'est la base de toute démocratie.

Techniquement, l'anonymat complet n'existe pas. Lorsque nous naviguons sur Internet, nous laissons derrière nous des traces numériques via notre adresse IP fournie par notre fournisseur d'accès, notre plaque d'immatriculation. Ce dernier peut être contraint de divulguer cette information sous requête judiciaire. De plus, les cookies, les identifiants uniques et les empreintes digitales de nos appareils permettent aux sites Web de suivre nos activités en ligne.

Ces données, correctement analysées, peuvent révéler beaucoup plus sur notre identité que ce que nous imaginons. C'est la ressource première des publicitaires et de tous les services « gratuits » où l'utilisateur est le produit. L'identification et le traçage sont donc possibles, et surtout utilisés [...] Lire la suite