Internet : comment le parquet de Paris et le gendarme de la Bourse traquent les nouveaux escrocs

"La tchatche, et la prise en compte psychologique", résume un procureur-adjoint. Si les ressorts de l'escroquerie sont vieux comme le monde, les moyens employés sont de plus en plus perfectionnés. Le parquet de Paris, qui n'a pas de compétence nationale en la matière et poursuit donc les affaires de sa circonscription judiciaire, présente le cas d'un homme de 84 ans, dont la première plainte date du mois d'août 2018. Ce retraité, dont les magistrats ont souhaité conserver l'anonymat, a perdu en tout plus de 480.000 euros. Les économies de toute une vie.

Démarché par téléphone, il a commencé par investir via des placements frauduleux sur Internet. Première perte : 40.000 euros. Puis un engrenage se met en place, dans lequel la victime, honteuse d'avoir perdu tout cet argent, ne le dit pas à sa famille, ni même à son banquier, et essaie de récupérer son préjudice. Mais les escrocs sont malins, et perfides : ils se font passer pour des autorités officielles pour enjoindre l'octogénaire, pris dans leurs filets, à payer. Particulièrement retors, ils prétendent faire partie de l'administration fiscale, puis de l'autorité européenne des marchés financiers et enfin des douanes judiciaires.

Une spirale infernale

A l'appui de leur argumentaire, ils citent des noms de policiers ou de magistrats, eux bien réels. S'enclenche "une spirale infernale où il n'y a plus de lucidité", continue le procureur-adjoint. Avec, au bout, un couple qui a tout perdu, même la santé. Le retraité, rongé de l...


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