Interdiction du port du voile pour les mineures: l'amendement d'Aurore Bergé jugé irrecevable

Aurore Bergé pose pour l'AFP en janvier 2018 - JOEL SAGET © 2019 AFP
Aurore Bergé pose pour l'AFP en janvier 2018 - JOEL SAGET © 2019 AFP

La députée de La République en Marche (LaREM) Aurore Bergé annonce ce dimanche que son amendement relatif notamment à l'interdiction du port du voile pour les mineures dans l'espace public a été jugé non recevable par la commission spéciale de l'Assemblée en charge de l'examen du projet de loi "confortant les principes républicains".

"Nous savions qu'il y avait un risque que nos amendements ne puissent être examinés. Ce sera le cas puisqu'ils ont été déclarés irrecevables par la commission spéciale car sans rapport direct légistique avec le projet", écrivent la présidente déléguée du groupe LaREM à l'Assemblée nationale et son collègue Jean-Baptiste Moreau dans un communiqué commun.

Une disposition à laquelle s'est opposé l'exécutif

Selon des informations du Parisien, les amendements déposés par les deux députés visaient à "interdire le port de tout signe religieux ostensible par les mineurs dans l'espace public" et "interdire le port de tout habit ou vêtement qui signifierait pour les mineurs l'infériorisation de la femme sur l'homme". Une disposition loin d'être partagée par l'exécutif et par Emmanuel Macron qui a affirmé, toujours selon le journal, qu'une telle proposition n'avait "rien à voir" dans le projet de loi.

L'élue de la majorité, qui dénonce un "emballement médiatique disproportionnée" après le dépôt de cet amendement, se défend d'avoir simplement voulu "garantir que notre République protège tous ses enfants et notamment ses filles, dont trop d'entre elles voient leur avenir entravé par un islamisme qui progresse dans notre pays".

"Qui peut l'accepter pour une enfant de 3 ou 7 ans? Quel est son avenir? À quelles activités aurait-elle accès? Sera-t-elle libre à l'adolescence de choisir ses amis, ses fréquentations?", s'interrogent les deux députés LaREM qui se disent néanmoins "fiers" d'avoir porté ce débat.

Marlène Schiappa reconnaît l'"importance" du sujet

Le président de la commission spéciale François de Rugy considère les amendements "irrecevables dans le projet de loi. Donc ces amendements ne figureront pas dans le projet de loi", a confirmé sur LCI la ministre déléguée à la Citoyenneté Marlène Schiappa, estimant que "ce projet de loi n'est pas forcément le bon véhicule législatif".

Néanmoins, elle a jugé que le sujet était "d'importance" et qu'il devrait "à un moment être abordé", louant la "cohérence" de l'engagement d'Aurore Bergé.

"Ca fait longtemps qu'elle défend les droits des femmes et qu'elle lutte contre l'islamisme", a-t-elle souligné.

Soutien de Marine Le Pen sur ces amendements

Avec le rejet de ces amendements, "le gouvernement démontre, une fois encore, qu'au-delà des mots, il n'a aucune volonté de lutter contre le cancer islamiste. Quand cessera-t-il de faire semblant ?", a aussitôt réagi sur Twitter la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen qui avait dit plus tôt sur BFMTV soutenir ces amendements.

Jugeant le texte du gouvernement "inefficace", elle a par ailleurs affirmé qu'elle proposerait "un contre-projet", un "projet de loi de lutte contre l'islamisme" afin de contrer "l'idéologie islamiste" qu'elle a qualifié de "totalitaire et meurtrière".

"Le voile n'est pas qu'un simple signe religieux il est aussi une revendication politique et un symbole de soumission. En l'imposant aux enfants on les instrumentalise. Laissez les fillettes tranquilles!", a renchéri le porte-parole du RN Sébastien Chenu.

Article original publié sur BFMTV.com