Interdiction de l’abaya et du qamis à l’école : Valérie Pécresse promet la protection fonctionnelle aux agents

Valérie Pécresse, ici photographiée au printemps 2022 à Lyon, a annoncé que les agents chargés de faire appliquer l’interdiction de l’abaya et du qamis au lycée bénéficieraient de la protection fonctionnelle de la part de la région Île-de-France qu’elle préside.
Valérie Pécresse, ici photographiée au printemps 2022 à Lyon, a annoncé que les agents chargés de faire appliquer l’interdiction de l’abaya et du qamis au lycée bénéficieraient de la protection fonctionnelle de la part de la région Île-de-France qu’elle préside.

POLITIQUE - Elle s’engage au côté des fonctionnaires. La présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse, qui gère les 469 lycées publics de la région, a promis ce jeudi 31 août que serait assurée la protection fonctionnelle pour tous ses agents qui seraient « menacés » ou « attaqués » en cherchant à faire appliquer l’interdiction du port de l’abaya ou du qamis à la rentrée, décidée par le ministre de l’Éducation Gabriel Attal.

« L’application stricte de la loi de 2004 (qui proscrit les signes religieux ostensibles à l’école, ndlr) ne sera pas sans causer certaines difficultés dans certains établissements », a prévenu l’élue de droite en marge d’un point presse sur les lycées franciliens, à l’occasion de la rentrée scolaire.

C’est pourquoi l’ex-candidate LR à la présidentielle « garantit » à « tous les agents des lycées de la région que, s’ils sont menacés ou s’ils sont l’objet d’attaques à cause de l’application de la loi de 2004 », la région leur attribuera « systématiquement la protection fonctionnelle ». Avec la protection fonctionnelle, l’administration employeuse doit protéger et assister juridiquement son agent contre les attaques dont il fait l’objet dans le cadre de ses fonctions.

La pression mise sur l’Éducation nationale

« Je souhaite que l’Éducation nationale fasse de même avec les enseignants ou les équipes de direction », a ajouté Valérie Pécresse, se réjouissant d’une prise de position du ministre de l’Éducation Gabriel Attal qui « clarifie les choses ».

La décision annoncée dimanche par ce dernier de proscrire en milieu scolaire ces longues robes de tradition moyen-orientale qui se portent au-dessus des vêtements a été approuvée par la droite et l’extrême droite, et suscité des réactions contrastées à gauche.

Les élèves se présentant au collège ou lycée en portant l’abaya ne pourront pas entrer en classe mais « seront accueillis » par les établissements scolaires, qui devront dès la rentrée « leur expliquer le sens » de cette interdiction, a précisé ce jeudi Gabriel Attal. Dans la soirée, le ministre a également fait parvenir un courrier aux chefs d’établissement dans lequel sont expliquées les raisons et les modalités de l’interdiction.

Le nouveau ministre, qui avait annoncé dimanche l’interdiction de cette longue robe portée par certaines élèves musulmanes, a souligné que la nouvelle règle concernerait également le port du qamis, version masculine de ce vêtement. « J’alerte depuis des mois sur des infractions, on a laissé les proviseurs et les équipes pédagogiques beaucoup trop seuls », a encore dit Valérie Pécresse, d’après qui « les atteintes à la laïcité sont en augmentation dans les lycées d’Île-de-France ».

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