Yahoo Actualités Insultes d’Hanouna contre Hidalgo : l’Arcom condamne C8 à 300 000 euros d’amende
MÉDIAS - C8 fait encore les frais des sorties de route de « Touche pas à mon poste ». Ce mercredi 31 mai, la chaîne du groupe Canal+ a été condamnée par l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) à une nouvelle amende pour des insultes proférées par son présentateur vedette.
Lors d’un numéro de TPMP, Cyril Hanouna avait en effet sommé la maire de Paris, Anne Hidalgo, de « fermer sa gueule » et de « chasser les rats la nuit au lieu de dire des conneries ». Ces attaques de Cyril Hanouna contre la maire de Paris valent à la chaîne qui héberge son émission de payer 300 000 euros d’amende, comme l’a annoncé l’Arcom (ex-CSA).
Cette nouvelle sanction prise par le régulateur des médias à l’encontre de C8 intervient quatre mois après une amende record à cause des injures lancées par Cyril Hanouna au député de la France insoumise Louis Boyard, déjà dans son émission « Touche pas à mon poste ! ».
L’amende de ce mercredi, qui punit des « manquements » de la part de C8, prend d’ailleurs en compte les « précédentes sanctions prononcées pour des violations antérieures des mêmes obligations », a souligné l’Arcom dans un communiqué. Sur Twitter, la maire de Paris a réagi à cette annonce, exprimant sa « grande satisfaction » après cette décision qui « remet les pendules à l’heure ».
Grande satisfaction à la lecture de cette décision de l’@Arcom_fr qui rappelle les faits, dit le droit et remet les pendules à l’heure. pic.twitter.com/DdBFGkoOLE
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) May 31, 2023
Boycott de la Coupe du monde
5 octobre 2022. Quelques semaines avant la Coupe du monde au Qatar, un débat sur le plateau de Cyril Hanouna vire aux attaques contre l’édile de Paris. En cause ? Anne Hidalgo, comme d’autres maires de France ont décidé de boycotter l’événement footballistique planétaire pour dénoncer le non-respect des droits humains et environnementaux, notamment.
En conséquence, aucun écran géant ne doit être installé dans la capitale pour suivre les matchs de l’équipe de France dans le petit État de la péninsule arabique. De quoi faire violemment réagir Cyril Hanouna et sa bande de chroniqueurs. « J’ai vu qu’Anne Hidalgo n’allait pas mettre d’écrans géants pour voir les matchs. Mais quelle hypocrisie ! Sans déconner, quelle hypocrisie ! Elle ne veut pas fermer sa gueule ! Sans rigoler », avait lâché l’animateur en plateau.
Pour la vedette de C8, Anne Hidalgo pénalisait par cet acte les habitants de sa ville, mais pas seulement : « Qui elle va pénaliser ? Les Français. Elle va pénaliser les gens qui ont envie de voir les matchs. Elle va pénaliser les joueurs ». Après avoir élargi le débat aux nombreux maires ayant suivi cette démarche, Cyril Hanouna était finalement revenu à la charge, en s’en prenant frontalement à l’élue socialiste. « Va chasser les rats la nuit au lieu de dire des conneries. Stoppez-la, bordel de merde ! », enrageait alors le présentateur.
Un devoir de « maîtrise de son antenne »
« La maire de Paris, qui ne participait pas à l’émission, a fait l’objet d’attaques nominatives de la part du présentateur », a rappelé l’Arcom ce mercredi, considérant que « ces propos étaient de nature à porter atteinte aux droits de la maire de Paris au respect de son honneur et de sa réputation ».
En outre, l’Arcom a jugé que « cette séquence traduisait une méconnaissance » par la chaîne « de son obligation de maîtrise de son antenne ».
Des sorties de pistes devenues habituelles sur le plateau de TPMP et généralement suivies d’amendes de la part de l’Arcom. Toutefois, cette dernière sanction est loin d’atteindre le montant qu’avait été contraint de payer C8 après les insultes de Cyril Hanouna contre Louis Boyard, seulement un mois après cette attaque contre la maire de Paris. En février 2023, l’Arcom avait infligé 3,5 millions d’euros d’amende à la chaîne détenue par le groupe Bolloré lorsque l’homme de télévision avait traité l’élu LFI de « bouffon » de « tocard » ou encore d’« abruti ».
En mars dernier, l’Arcom a également été saisie au sujet d’une séquence controversée de « TPMP » où un invité a mis en avant une théorie complotiste sur une prétendue drogue prélevée sur des enfants. Et en avril, la présence de personnes présentées à tort comme des policiers de la BRAV-M dans « TPMP » avait en outre conduit à l’ouverture d’une enquête préliminaire après un signalement de la préfecture de police de Paris.
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