"Taxe lapin": Tanguy a "l'impression" que le gouvernement "agite cela pour occuper le terrain"

L'instauration d'une "taxe lapin" pour les patients n'honorant pas leurs rendez-vous médicaux? Le député Jean-Philippe Tanguy (RN), invité de BFMTV ce dimanche 7 avril, n'est pas vraiment convaincu par cette mesure. Samedi, le Premier ministre Gabriel Attal l'a présentée dans la presse régionale au sein d'une série de dispositions censées répondre à la crise de l'accès aux soins de ville.

"Vrai problème d'accès à la santé"

Non pas que l'élu d'extrême droite s'y oppose frontalement. Il considère même que "ça ne mange pas de pain de sanctionner des gens qui manquent de civilité". Pour autant, "j'ai l'impression que l'on agite cela pour occuper le terrain pendant que des lits sont fermés", déplore le parlementaire.

Soulignant un "vrai problème d'accès à la santé", il rappelle ensuite que près de "40.000 lits ont été fermés depuis 10 ans", comme le précisait un bilan de la direction statistique des ministères sociaux (Drees) en décembre dernier.

Dans le détail, la taxe voulue par l'exécutif - déjà annoncée en janvier - permettrait que les patients qui ne respectent pas leur rendez-vous et annulent moins de 24h à l'avance payent 5 euros. La somme ira ensuite dans la poche du médecin. Elle pourra être retenue via l'empreinte bancaire par les plateformes de prise de rendez-vous ou par les soignants eux-mêmes en cas de prise de rendez-vous en direct.

"L'arbre qui cache la forêt"

Jean-Philippe Tanguy prône la même ligne concernant une autre mesure défendue par le gouvernement: l'expérimentation, pour les patients de certains départements, d'un accès direct aux médecins spécialistes sans avoir à passer par un médecin généraliste.

Le député du parti à la flamme n'y est pas opposé, mais il insiste à nouveau: "C'est l'arbre qui cache la forêt. Le système de santé se dérègle et les mesures ne sont pas prises". "Ou elles auront des conséquences dans plusieurs années", ajoute-t-il, en référence à l'élargissement du nombre de place en deuxième année de médecine, une autre disposition de l'exécutif.

Lequel souhaite également accorder un "bonus" ou une "aide financière" à tout médecin qui accepterait de sortir temporairement de sa zone pour prendre une garde dans un territoire dépourvu. Ou encore muscler le dispositif "Mon Soutien psy", avec un montant de la consultation remboursé qui passera de 30 à 50 euros.

Article original publié sur BFMTV.com