Insécurité: pour sa rentrée, Marine Le Pen fustige la "barbarie" et charge Éric Dupond-Moretti

Comme elle l'avait annoncé, le discours de rentrée de la présidente du Rassemblement national a été en grande partie consacré au thème de l'insécurité. Avec des mots très durs à l'encontre du garde des Sceaux.

"Éric Dupont-Moretti, c'est Taubira en pire", a affirmé Marine Le Pen, ce dimanche après-midi, lors de son discours de rentrée à Fréjus (Var). La présidente du Rassemblement national, qui a déclaré à de multiple reprises ce week-end vouloir "réveiller" les Français sur l'insécurité, a consacré une très grande partie de son allocution. L'occasion, également, de tirer à boulets rouges contre le gouvernement et sa supposée "inertie" sur ce sujet. Avec une nouvelle cible, citée à de très nombreuses reprises: l'actuel garde des Sceaux.

"Le ministre de la Justice ne voit dans les inquiétudes des Français qu'une dérive populiste, un sentiment d'insécurité, un fantasme. Comment peut-on agir quand on nie la réalité?", a attaqué la finaliste malheureuse de la présidentielle 2017.

"Prise de conscience de l'ensauvagement"

Avant même son discours, samedi, celle qui briguera l'Élysée pour la troisième fois s’était réjouie d'une "vraie prise de conscience de l'ensauvagement" de la société, utilisant un terme controversé repris cet été par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et par plusieurs leaders de la droite.

Le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti avait alors dénoncé à cet égard une "surenchère populiste", expliquant que la France n'était "pas un coupe-gorge".

"Un été meurtrier" pour la France

"Pour la France, cet été fut un été meurtrier", a estimé dimanche la présidente du Rassemblement national.

"En faisant le choix d'Éric Dupont-Moretti, Emmanuel Macron a opté pour une politique pénale qui se préoccupe plus des délinquants que des victimes. Or, une doctrine judiciaire qui considère l'acte criminel non pas comme la violation de la loi avec un préjudice pour autrui, mais comme un accident dans la vie du délinquant n'est pas recevable", a-t-elle ajouté.

Décrivant une France où "une véritable barbarie" s'installe, la présidente du RN a accusé le ministre de la Justice de mentir sur les chiffres sur la délinquance des mineurs.

Marine Le Pen s'est également dite inquiète de la "vision idéologique qu'a le garde des Sceaux de la prison". "Pour lui, elle n'a vocation à n'être ni une sanction, ni une mesure protection de la société. Éric Dupont-Moretti préfère l'alternative à la prison. (...) Pour un criminel, l'alternative à la prison, ça s'appelle la liberté et pour la societé, ça s'appelle le danger", a-t-elle estimé en évoquant le cas de l'adolescente de 15 ans violée et tuée à Nantes par un suspect récidiviste.

"Acclamations des criminels"

"Face à ce drame, M. Dupont-Moretti repond qu'il faut se taire. Et l'on comprend mieux son souhait exprimé il y a quelques années d'interdire le RN. (...) Ce n'est pas pour rien que M. Dupont-Moretti peut entrer à Fresnes sous les acclamations non pas des gardiens mais des criminels", a-t-elle affirmé.

Le ministre de la Justice avait choisi de se rendre à la prison de Fresnes pour sa première visite officielle, le 8 juillet dernier.

"Marine Le Pen, c'est son père en pire"

La réponse d'Éric Dupont-Moretti ne s'est pas faite attendre. Sur Twitter, le ministre de la Justice écrit que "Mme Le Pen ment éhontément". "Des mots de plus en plus forts et des idées de plus en plus populistes (...) Marine le Pen, c’est son père en pire", a-t-il ajouté.

Article original publié sur BFMTV.com

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