Une inquiétante collusion entre l’extrême droite flamande et des réseaux chinois
“Il fallait oser”, commente De Morgen, apprenant que Filip Dewinter, “figure de proue d’un parti qui a fait de la lutte contre l’immigration illégale son objectif principal, a tenté de protéger un espion en situation irrégulière”.
L’espion en question, Changchun Shao, a été expulsé de Belgique en 2017 pour ses activités. Or, d’après l’enquête des médias Apache et Humo, il avait entretenu une longue collaboration avec Dewinter, député flamand et haut responsable du parti d’extrême droite flamand Vlaams Belang (Intérêt flamand), qui s’est “démené pour tenter de régulariser son permis de séjour frauduleux”.
Pendant des années, Dewinter a organisé des repas et des rencontres afin de faciliter l’influence de la Chine auprès de politiciens européens, et était rémunéré par l’entremise de sociétés et d’associations, révèle l’enquête parue le lundi 25 mars, preuves à l’appui. “Dewinter a mis tout son réseau de camarades radicaux européens à disposition, il a fait office de pont pour permettre à une organisation d’espionnage chinois de se mettre en place, et il a favorisé le contact entre ses amis chinois et l’ambassadeur du régime syrien”, écrit De Morgen qui, en une, détourne le nom du parti et titre : “Comment Filip Dewinter s’est fait payer dans l’intérêt chinois.”
Premier parti de Flandre
En réalité, c’est le deuxième épisode du Chinagate, rappelle De Morgen dans un autre article. Il y a quelques mois, Dewinter et son camarade Frank Creyelman avaient déjà été épinglés pour leurs relations avec la Chine. “Et s’il s’en était tiré sans trop d’accrocs, Dewinter est bel et bien à nouveau sous le feu des critiques.” Et ce à moins de trois mois d’élections législatives, régionales et européennes en Belgique.
Le Vlaams Belang est largement en tête des sondages en Flandre, et pour le politologue flamand Carl Devos, cité par Le Soir, il n’est pas dit que cette affaire porte à conséquence sur le plan électoral. “Filip Dewinter avait déjà été tiré médiatiquement un peu en arrière par le président du parti, Tom Van Grieken. Cet élu a toujours vécu dans la frange la plus extrême du Belang, et n’occupe plus un rôle central depuis l’opération de normalisation commencée par le nouveau président en 2014.”
[...] Lire la suite sur Courrier international