Inondations en Libye: face à la catastrophe, l'aide internationale s'intensifie

Après la stupeur, c'est désormais une course contre la montre qui s'est entamée en Libye, où l'on dénombre au moins 3800 morts et au moins 30.000 personnes sans abri.

Plusieurs camions chargés notamment de produits alimentaires sont parvenus à entrer dans la ville où les aides vont directement à des centres de collecte, avant d'être distribuées aux habitants, selon un journaliste de l'AFP sur place.

C'est l'ensemble de la communauté internationale qui se mobilise. La France a envoyé un avion transportant une quarantaine de sauveteurs et plusieurs tonnes de matériel sanitaire, dont un hôpital de campagne. L'ONU, les États-Unis, l'Union européenne et de nombreux pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord ont promis d'envoyer de l'aide. Des équipes de secours étrangères sont déjà à l'œuvre à la recherche d'éventuels survivants ou de victimes

Il faut dire que les dégâts sur place sont considérables.

"En quelques secondes, le niveau de l'eau est soudainement monté. Je suis sorti avec ma mère pour me réfugier [...], mais les flots nous ont emportés", témoigne ainsi un rescapé à l'hôpital de Benghazi.

La communauté internationale se mobilise

Des centaines de sacs mortuaires sont maintenant alignés dans les rues maculées de boue, dans l'attente d'une inhumation des victimes. Des habitants traumatisés et en deuil recherchent des proches disparus dans des bâtiments en ruine et des bulldozers évacuent des débris.

"De la fenêtre, je voyais des voitures et des corps emportés par l'eau" ajoute le même rescapé.

La plupart des morts "auraient pu être évitées", selon Petteri Taalas, patron de l'Organisation météorologique mondiale qui dépend de l'ONU, alors que la majorité des dégâts proviennent de deux barrages en amont de Derna, qui se sont rompus dans la nuit de dimanche à lundi. Il critique notamment un manque de coordination de la part des autorités.

La Libye subit de nouveau les conséquences indirectes de la guerre. Bâtiments fragiles, systèmes d'alerte inexistants, région instable occupée par certains groupes jihadistes: tout était réuni pour provoquer une des pires catastrophes naturelles de l'Histoire du pays, observent nombre d'experts.

"Les années de conflit en Libye ont "en grande partie détruit le réseau d'observation météorologique" ajoute Petteri Taalas.

Un changement climatique mortifère.

Des experts du changement climatique ont établi un lien entre le désastre qui a frappé cette région de la Libye et les effets d'une planète qui se réchauffe. La tempête Daniel, qui a provoqué les inondations, a pris de l'ampleur au cours d'un été exceptionnellement chaud.

"C'est un nouveau rappel de l'impact meurtrier catastrophique que le changement climatique peut avoir..." a déclaré Volker Turk, haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme.

C'est la pire catastrophe naturelle touchant la Cyrénaïque, province orientale de la Libye, depuis le grand tremblement de terre qui a frappé la ville d'al-Marj (est) en 1963. Le maire de Derna estime que le bilan pourrait atteindre les 20.000 victimes dans sa ville.

Article original publié sur BFMTV.com