Inondations au Pakistan : Karachi en proie “au sinistre rituel annuel de la mort”

Cent vingt-six millimètres en trois heures. Tel est le volume de pluie qu’un orage a déversé le 11 juillet sur Karachi. Des trombes d’eau, qui se sont ajoutées aux pluies de la mousson qui balaie le pays depuis un mois, et qui ont coûté la vie à au moins 150 personnes. Des centaines d’autres se retrouvent sans abri. Dans une vidéo mise en ligne ce mercredi 13 juillet, le South China Morning Post raconte comment les inondations paralysent la capitale financière du Pakistan, les déplacements dans des artères sous les eaux étant devenus quasi impossibles.

“Les routes et les maisons inondées, la peur des électrocutions et l’arrêt de la vie sont les conséquences habituelles des pluies, même modérées, dans la plus grande ville du Pakistan”, écrit ce mercredi 13 juillet Dawn dans un éditorial intitulé “La misère de la mousson”. Et cette année, poursuit le quotidien de Karachi, la mousson n’a pas dérogé à la règle.

Plusieurs raisons sont invoquées pour expliquer ces catastrophes à répétition, explique Dawn.

“Parmi celles-ci figurent le changement climatique et des pluies plus abondantes qu’habituellement, l’incompétence des autorités, les empiètements [fonciers] et le manque de planification.”

“Décennies de négligence”

Les précipitations exceptionnelles de 2020 “avaient incité tous les acteurs de l’État à se pencher sur ce problème crucial dans le cœur commercial du pays”. Le Premier ministre de l’époque avait annoncé un programme de 1,1 milliard de roupies (5 millions d’euros) pour “transformer” la ville. La Cour suprême avait ordonné que toutes les habitations illégales aux abords des canaux de drainage soient rasées. Or deux ans plus tard, se désole Dawn, “peu de choses ont changé” et les autorités “ont peu tiré de leçons des catastrophes passées”.

S’il est vrai, reconnaît le journal, que Karachi “souffre de décennies de négligence” et que des villes plus développées sont elles aussi en proie à des inondations, “ce ne doit pas être une excuse pour l’abandonner” et pour “permettre au sinistre rituel annuel de la mort, de la dislocation et de la destruction de se répéter à l’infini”. De nouvelles pluies sont annoncées pour les prochains jours. Sans mise en place d’un plan d’urgence, et notamment de mécanismes de drainage, met en garde le journal, les habitants de Karachi, livrés à eux-mêmes, “devront faire face aux inondations par leurs propres moyens”.

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