Un infirmier jugé pour le viol d'une patiente à l'Hôpital américain de Neuilly

La direction de l'hôpital américain de Neuilly a juste confirmé le licenciement de l'infirmier. - Jack Guez - AFP
La direction de l'hôpital américain de Neuilly a juste confirmé le licenciement de l'infirmier. - Jack Guez - AFP

Il parle de "relation consentie", elle de "viol": un infirmier de l'Hôpital américain de Neuilly-sur-Seine a commencé à comparaître jeudi devant les assises des Hauts-de-Seine, soupçonné d'avoir abusé en février 2018 d'une patiente alors sous traitement psychiatrique lourd.

La victime présumée, un mannequin épileptique hospitalisée pour une infection médicamenteuse, avait déposé plainte peu après avoir quitté l'établissement huppé, situé à l'ouest de Paris.

Les faits, explique la trentenaire à la police, remontent à la nuit du 4 au 5 février. Ce soir-là, l'infirmier de nuit, alors âgé de 49 ans, vient la voir comme chaque soir pour lui administrer son traitement, alors que son petit ami est présent à ses côtés.

"Shootée" avec un cocktail médicamenteux

Un cocktail médicamenteux qui la "shootait" et la faisait "beaucoup dormir" mais d'un "sommeil léger", dira-t-elle au directeur d'enquête. "Un traitement de cheval", confirme le policier à la barre.

Après le départ du petit ami, l'infirmier est revenu dans sa chambre. Visionnées par la cour ce jeudi matin, les images de vidéosurveillance de l'hôpital montrent en effet l'infirmier faire de nombreux allers et venues; 57 minutes au total passées dans la chambre de la patiente censée dormir et ne nécessitant pas de soins particuliers, a souligné le directeur d'enquête.

Peu après minuit, alors qu'elle dormait, il l'aurait pénétrée vaginalement avec ses doigts puis avec son sexe, sans protection, selon la version de la jeune femme qui dira aux enquêteurs avoir été incapable de réagir.

Limogé par l'hôpital et placé en garde à vue

Les analyses ADN sur son linge et les examens gynécologiques ont décelé des traces de sperme pouvant correspondre à celui de l'infirmier.

Aussitôt limogé par l'hôpital et placé en garde à vue, l'accusé a nié toute relation sexuelle avec la plaignante dans un premier temps avant de reconnaître une "relation consentie" après des "avances" de la part de la patiente elle-même, selon lui.

La jeune femme, en revanche, n'a jamais varié. Elle doit être entendue par le tribunal vendredi après-midi, l'accusé lundi matin.

Déjà condamné en 2012

Ce père de famille, de nationalité algérienne et qui travaillait de nuit à l'hôpital de Neuilly depuis 2006, a déjà été condamné en 2012 pour "agression sexuelle sur personne vulnérable" pour des faits s'étant déroulé dans un autre établissement hospitalier.

Mais cette condamnation n'était pas connue de l'hôpital privé de Neuilly au moment des faits présumés de 2018, a précisé le conseil de cet établissement à l'AFP.

Le procès de cet homme, en détention provisoire depuis 2018, doit durer jusqu'à lundi soir.

Article original publié sur BFMTV.com