Les Indonésiens avalent environ 15 grammes de microplastiques par mois

Des chercheurs de l’Université Cornell (État de New York) ont conduit une étude “en cartographiant l’absorption des microplastiques dans 109 pays sur la base d’un modèle de données qui estime la quantité de microplastiques ingérée et inhalées”, rapporte Kompas.

Cette étude, publiée en avril 2024 dans la revue Environmental Science & Technology, révèle que les Indonésiens avalent environ 15 grammes de microplastiques par habitant et par mois, soit plus que tous les autres pays de notre planète. À titre de comparaison, le taux le plus bas étant celui du Paraguay avec 0,85 gramme.

Le quotidien précise que la plupart de ces particules de plastique proviennent de sources aquatiques. “Par exemple, la consommation de sel de table par habitant en Indonésie et aux États-Unis est presque la même, mais la concentration de microplastiques dans le sel de table en Indonésie est estimée à 100 fois plus élevée.”

Le sel et le poisson dans le viseur

Déjà en 2018, des études menées par deux équipes distinctes, à savoir des chercheurs de l’Université Hasanuddin de Makassar (Sulawesi) et de l’Agence nationale de recherche et d’innovation (Brin) signalaient cette teneur alarmante en microplastiques du sel et du poisson en Indonésie.

Fengqi You, chimiste à l’ingénierie des systèmes de l’Université Cornell, coauteur de l’étude avec son doctorant, Xiang Zhao explique que “cette cartographie mondiale complète vise à soutenir les efforts locaux d’atténuation de la pollution en améliorant le contrôle de la qualité de l’eau et le recyclage efficace des déchets.”

Hélas, l’Indonésie est loin de pouvoir recycler ses déchets plastiques, que le ministère de l’Environnement et des forêts a évalués à 12,7 millions de tonnes pour la seule année 2023. Depuis 2020, le ministère indonésien de la Mer, en coopération avec la société française Collecte Localisation Satellites (CLS) et la Banque mondiale, trace le mouvement des ordures plastiques de trois grands fleuves indonésiens… jusqu’aux côtes africaines. Une terrifiante pollution transocéanique.

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