En Indonésie, un nouveau Code pénal très dissuasif pour les étrangers

La réforme du Code pénal votée le 6 décembre dernier par le Parlement indonésien punit d’un an de prison toute relation sexuelle hors mariage et de six mois de prison la cohabitation des couples non mariés. Des dispositions qui criminalisent également de fait la communauté LGBT dans un pays où le mariage entre personne du même sexe n’est pas reconnu, souligne Bloomberg, qui titre sur “Ce que doivent savoir les expatriés et les touristes à propos des nouvelles lois sur les relations sexuelles en Indonésie”.

Le nouveau Code pénal, qui devrait entrer en vigueur d’ici trois ans, une fois publiés les décrets d’application, est en effet censé concerner non seulement les ressortissants indonésiens, mais aussi les étrangers séjournant dans le pays. “Les couples de passage en Indonésie et séjournant dans les hôtels risquent-ils d’être incriminés ? ” se demande le site financier. Dans ce cas, cette réforme serait de nature à “saper la reprise économique dans certaines régions très dépendantes du tourisme et qui se relèvent à peine des conséquences de la crise sanitaire, comme Bali”, diagnostique Bloomberg.

Une loi attentatoire à la liberté des mœurs

Les autorités ne devraient intervenir qu’en cas de plainte de la part du conjoint, des parents ou des enfants de la personne incriminée, a tenu à préciser le vice-ministre de la Justice et des Droits de l’homme, Edward Omar Sharif Hiariej. Par ailleurs, les gouvernements locaux des trente-quatre provinces pourront adapter le nouveau Code pénal et édicter leurs propres règles, comme le fait déjà la province d’Aceh, au nord de l’île de Sumatra, qui applique quant à elle la charia, la loi islamique.

Les détracteurs de la nouvelle loi l’ont déjà dénoncée comme attentatoire à la liberté des mœurs. D’autres articles constituent par ailleurs autant d’atteintes à la liberté d’expression. Toute “insulte” à l’égard du président, du vice-président ou du gouvernement sera ainsi passible de trois ans de prison.

À Bali, où vient de se dérouler le sommet du G20, les entreprises liées au secteur du tourisme se déclarent “consternées” par ces nouvelles dispositions. “Du point de vue de l’industrie du tourisme, cette loi risque de se révéler très contre-productive”, a déclaré Putu Winastra, qui préside l’Association of The Indonesian Tours And Travel Agencies (Asita), selon des propos recueillis par CNN.

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