En Indonésie, les médecins paient un lourd, très lourd tribut

À l’instar de l’ensemble des médias indonésiens, le quotidien Koran Tempo publie tout en haut de sa une le décompte quotidien des personnes contaminées et des décès. Ce lundi 6 avril, l’Indonésie comptait officiellement 2 273 cas dont 198 morts. Parmi ces décès, 24 de médecins, une proportion extrêmement élevée, note le quotidien : “À ce rythme, notre pays n’aura bientôt plus de médecins spécialistes”, s’alarme le radiologue Prij o Sidipratmo.

Cette hécatombe est d’autant plus inquiétante qu’elle frappe également des dentistes et des oto-rhino-laryngologistes qui, au début du mois de mars, n’étaient pas conscients du danger de la pandémie et ne se protégeaient pas. “Et jusqu’à hier, précise Koran Tempo, les protections pour le corps médical étaient toujours en nombre très insuffisant.”

À l’approche du mois de ramadan (23 avril-23 mai), à l’origine chaque année du déplacement de millions de citadins vers leurs régions natales, le président Joko Widodo continue de tergiverser. Il ne se décide toujours pas à déclarer un confinement national, malgré les demandes pressantes de plusieurs gouverneurs de provinces ainsi que du maire de Jakarta, épicentre de la pandémie.

Port du masque obligatoire

Peu importe. Sans attendre une éventuelle décision du pouvoir central, de nombreuses villes et régions ont pris l’initiative d’imposer une quarantaine à toute personne fraîchement arrivée d’une autre province. Et dans des quartiers et villages, les habitants ont pris les choses en main, établissant des postes de garde pour contrôler chaque entrée et bloquer les accès aux “étrangers”.

Si le confinement n’est donc toujours pas obligatoire, les autorités imposent en revanche depuis dimanche 5 avril le port du masque à tous. “Selon les recommandations de l’OMS, à partir d’aujourd’hui, le port du masque est obligatoire pour toute personne sortant dans la rue, malade ou en bonne santé”, a déclaré le porte-parole du gouvernement, cité par le journal Kompas. Pour les citoyens autres que les soignants, les masques peuvent être en tissu, mais avec trois épaisseurs. Des milliers de couturières à travers tout l’archipel se sont aussitôt mises à l’ouvrage.

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