Indonésie : après l’éruption du volcan Marapi qui a surpris les randonneurs, le bilan continue d'augmenter
INTERNATIONAL - Le bilan continue d’augmenter dans l’ouest de l’Indonésie après l’éruption du volcan Marapi. La catastrophe a fait au moins 22 morts, après la découverte de neuf nouveaux corps de randonneurs décédés, ce mardi 5 décembre.
« Neuf des dix victimes disparues ont été retrouvées mortes cet après-midi et sont en cours d’évacuation. On recherche toujours une victime », a déclaré à l’AFP Abdul Malik, directeur des secours de la ville de Padang.
En Indonésie, l’éruption du mont Marapi fait au moins onze morts
Le Marapi est le volcan le plus actif de l’île de Sumatra. Il est entré en éruption dimanche et a craché dans le ciel une tour de cendres de 3 000 mètres, plus haute que le volcan lui-même.
Opérations périlleuses
Plusieurs centaines de sauveteurs indonésiens étaient mobilisées pour les recherches qui se poursuivent dans des conditions difficiles en raison du mauvais temps et des cendres toujours rejetées par le volcan, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête de l’article.
Les corps ont été transportés vers le bas de la montagne dans des sacs mortuaires, ont indiqué les secours. D’autres randonneurs ont été retrouvés vivants et ramenés au cours d’opérations de sauvetage ardues.
Lorsque cela est possible, les sauveteurs montent jusqu’au sommet du volcan et évacuent les victimes à l’aide de civières. Mais des éruptions en cours et la mauvaise visibilité rendent les opérations périlleuses.
L’un des survivants a évoqué la panique ressentie au début de l’éruption. « Je zigzaguais, je suis descendu environ de 30 à 40 mètres jusqu’à un poste de randonnée », a raconté à l’AFP Ridho, 22 ans, depuis un hôpital voisin. « L’éruption a fait beaucoup de bruit, j’ai regardé derrière puis je me suis immédiatement enfui, comme tout le monde. Certains ont sauté et sont tombés. Je me suis abrité derrière les rochers, il n’y avait pas d’arbres là-bas ».
Des randonneurs trop près du cratère ?
Ahmad Rifandi, chef du poste de surveillance du Marapi, a observé cinq éruptions entre minuit et 8 h 00 locales. « Le Marapi est toujours très actif. Nous ne pouvons pas voir la hauteur de la colonne (de cendres) car elle est recouverte par les nuages », a-t-il expliqué.
Les autorités ont indiqué que les randonneurs s’étaient enregistrés via un système de réservation en ligne, mais que d’autres pourraient avoir emprunté des itinéraires de montagne alternatifs.
Le chef de l’agence indonésienne de volcanologie, Hendra Gunawan, a semblé reprocher lundi aux randonneurs de s’être rapprochés trop près du cratère, affirmant que l’agence recommandait de s’abstenir de toute activité humaine dans cette zone, et a averti de possibles « impacts graves » pour les victimes dans un rayon d’un à 1,5 kilomètre du cratère.
Au total, 75 randonneurs ont été répertoriés par les autorités comme effectuant une randonnée sur les lieux depuis samedi, dont 49 initialement identifiés et certains souffrant de brûlures et de fractures. Les recherches doivent se poursuivre pendant sept jours au total ou jusqu’à ce que tous les randonneurs soient retrouvés, ont indiqué les secours.
Les morts ont été gravement brûlés et les médecins légistes se préparaient à les identifier à l’aide de leurs empreintes dentaires ou digitales, a déclaré Eka Purnamasari, un responsable de l’unité médicale de la police de Sumatra occidentale.
Une zone d’exclusion de 3 km autour du cratère
Le Marapi, dont le nom signifie « montage de feu » en langue locale, était au deuxième niveau d’alerte sur une échelle de quatre depuis 2011. Une zone d’exclusion de trois kilomètres avait été imposée autour de son cratère.
L’Indonésie est située sur la ceinture de feu du Pacifique, où la rencontre des plaques continentales provoque une importante activité volcanique et sismique. Le pays compte près de 130 volcans actifs.
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