Inde: la qualité de l'eau sacrée du Gange continue d'empirer

Alors que la campagne électorale bat son plein en Inde, à Bénarès, dans l’État de l’Uttar Pradesh, berceau de Narendra Modi, se pose la question de la qualité de l’eau du Gange, fleuve hautement sacré, considéré comme la mère de la patrie. En 2018, on estime qu'il reçoit trois milliards de litres d'eaux usées par jour, et présente un taux de pollution 3000 fois supérieur aux normes de l'Organisation mondiale de la Santé.

Avec notre envoyée spéciale à Bénarès, Cléa Broadhurst

Nettoyer le Gange, c’était une longue promesse de Narendra Modi. Aujourd'hui, le Dr Vishwambhar Nath Mishra, de l’Institut de Technologie de Bénarès, estime que le fleuve est dans un pire état qu’il y a dix ans : « Des gens prennent des bains, par respect. D’autres sirotent l’eau, dans laquelle se trouvent des matières fécales. Vous trouvez ça tolérable ? Cela entraîne des maladies de la peau, le choléra, la diarrhée. »

Il serait possible de nettoyer le fleuve, si les moyens à cet effet étaient réellement mis en place, selon lui : « Il faut intercepter les sources qui déversent les eaux usées brutes dans la rivière ; puis il faut les détourner avant d’atteindre le fleuve et les traiter jusqu'à ce qu'elles puissent être réutilisées. Ils n'ont pas mis en place ce système correctement. »

Pour un grand nombre d’habitués, comme Prateek, qui s’y baigne tous les jours, peu importe la propreté du Gange : « Pour nous, il ne s’agit pas de savoir si l’eau est propre ou pas. Nous respectons le Gange, comme une mère. Se baigner dans l’eau sainte, c’est une autre expérience. On se baigne, et on ne craint rien. »


Lire la suite sur RFI