En Inde, la préservation des tigres est bénéfique au climat

Dans 45 réserves de préservation des tigres, la déforestation a été plus faible qu'ailleurs : près de 6.000 hectares de perte nette ont été évités, permettant un meilleur stockage du carbone.

Parce qu'ils limitent la déforestation, les programmes de protection des tigres en Inde favorisent le stockage naturel du carbone, indispensable dans la lutte contre le réchauffement climatique, selon une étude parue le 25 mai 2023.

Espèce parapluie

Les trois quarts des populations de tigres sauvages, une espèce menacée à travers le monde, vivent en Inde. La destruction de leur habitat naturel, due au développement urbain et à la déforestation, y a décimé les populations: environ 40.000 Panthera tigris (dont les tigres du Bengale) arpentaient les forêts du pays au moment de son indépendance en 1947, pour tomber à 1.500 en 2006, avant de remonter à plus de 3.000 individus en 2023, selon le dernier recensement officiel.

Pour enrayer la chute, l'autorité chargée de la conservation des tigres en Inde (NTCA) a désigné 52 réserves naturelles. Ces sites à protection renforcée sont tenus de réglementer l'exploitation forestière, réduire la déforestation et développer des moyens de subsistance alternatifs pour les - nombreuses - communautés vivant à proximité de ces carnivores sauvages.

Les plus grands des félins ont un atout de poids, celui de figurer parmi les "espèces parapluie", celles dont l'espace vital très vaste. "En les protégeant, on protège en même temps les forêts et l'extrême diversité de faune sauvage qu'elles abritent", dit à l'AFP Aakash Lamba, chercheur à l'Université de Singapour, principal auteur de l'étude publiée dans Nature Ecology and Evolution.

Or l'écosystème forestier est l'un des principaux puits de carbone naturel de la planète car il séquestre le CO2 dans les arbres et le sol. Sa préservation est donc un outil crucial pour lutter contre le réchauffement climatique alors que le géant sud-asiatique, troisième émetteur mondial de gaz à effet de serre, s'est engagé à baisser ses émissions carbone.

Pour Aakash Lamba, qui a grandi en Inde, la résolution de la crise climatique et de la crise de la biodiversité ne sont pas des questions distinctes. Il a [...]

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