En Inde, des manifestations contre les propos sur Mahomet durement réprimées

Les manifestations continuent en Inde et dans les pays voisins contre le Parti du peuple indien (BJP), la formation du Premier ministre Narendra Modi. Vendredi 10 juin, “au moins deux personnes sont mortes et plusieurs autres ont été blessées à la suite de violences à Ranchi […] dans des protestations contre les propos controversés de la porte-parole du BJP Nupur Sharma visant le prophète Mahomet, rapporte The Hindu. Pendant plusieurs heures, des affrontements violents ont eu lieu entre la police et des membres de la minorité à la suite de la prière du vendredi à Ranchi”, dans l’est du pays.

“Les gens jetaient des pierres sur les policiers qui ont ensuite tiré en l’air et chargé à la matraque la foule violente”, selon le quotidien indien.

Les manifestants demandent notamment l’arrestation de Nupur Sharma, qui a été suspendue de ses fonctions de porte-parole du BJP. Lors d’un débat télévisé le 27 mai, Nupur Sharma a fait des déclarations mettant en cause l’âge de la troisième épouse du prophète, Aïcha, lors de leur union. Ces propos, appuyés sur Twitter par l’attaché de presse du BJP pour la région de Delhi, ont provoqué des protestations officielles de nombreux pays musulmans.

“Vengeance au bulldozer”

Dans les États d’Uttar Pradesh et du Bengale, quelque 350 personnes ont été arrêtées à la suite des manifestations de vendredi, rapporte The Times of India. La répression des autorités ne s’arrête pas là : à Saharanpur, en Uttar Pradesh, les maisons de deux personnes arrêtées ont été détruites au bulldozer, selon le même quotidien, alors que le chef du gouvernement de l’État, le prêtre nationaliste hindou Yogi Adityanath, a appelé à “faire payer” les responsables de dommages à des biens.

“Même s’il n’y a aucune disposition dans la loi indienne permettant de démolir la maison d’une personne accusée d’une infraction, ce phénomène est régulièrement observé dans les États dirigés par le Parti du peuple indien”, observe dans un autre article Scroll.in.

Des responsables politiques de l’Uttar Pradesh, dont son président Swatantra Dev Singh, ont directement appelé à ce que The Hindu qualifie de “vengeance au bulldozer”.

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