En Inde, des manifestants protestent contre une loi discriminant les musulmans

INTERNATIONAL - La colère s’était exprimée en 2019. Elle revient de plus belle ces jours-ci. En Inde, une loi sur la citoyenneté est jugée discriminatoire par une partie de la population ce qui donne lieu à des manifestations d’ampleur. Elles se sont multipliées après que le gouvernement a annoncé lundi 11 mars qu’elle va désormais s’appliquer.

Une annonce qui survient quelques semaines avant que le Premier Ministre, Narendra Modi, ne brigue un troisième mandat.

La loi prévoit de faciliter l’accès à la nationalité indienne pour les étrangers venant du Pakistan, du Bangladesh et d’Afghanistan, mais exclut les musulmans du processus. Elle avait déjà été approuvée par le parlement indien en 2019, mais sa mise en application avait été suspendue après des manifestations ayant fait l’objet d’une violente répression de la police. Des dizaines de personnes ont été tuées durant les affrontements et il y a eu des nombreuses arrestations.

Remise en cause de la laïcité

À New Delhi, la capitale indienne qui a été le théâtre de plusieurs manifestations en 2019, la sécurité a été renforcée après l’annonce de l’application de la loi sur la citoyenneté. L’une des principales critiques la concernant est qu’elle remettrait en cause le principe de laïcité inscrit dans la Constitution. Amnesty International l’a par exemple qualifiée de « loi discriminatoire qui va à l’encontre des valeurs constitutionnelles d’égalité et du droit international des droits humains ».

D’autres s’inquiètent que cette loi, combinée à un projet de registre national des citoyens, puisse être discriminatoire à l’égard des 200 millions de musulmans de l’Inde, la troisième plus grande population musulmane du monde.

De son côté, le gouvernement indien nie toute dimension discriminatoire et justifie la mise en œuvre de cette loi en déclarant vouloir aider les minorités religieuses fuyant les pays musulmans où elles peuvent être persécutées.

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