En Inde, deux journalistes assassinés en trois semaines

Jagendra Singh à son arrivée à l'hôpital après son agression, le 1er juin. Le journaliste succombera à ses blessures le 8 juin.

Sandeep Kothari enquêtait sur l'exploitation minière illégale et Jagendra Singh accusait un ministre d'Uttar Pradesh de viol et de corruption.

Sandeep Kothari roulait vendredi à moto avec un ami, dans le district de Balaghat, quand une voiture leur a foncé dessus. Le passager a été frappé, et le journaliste kidnappé. Son corps calciné a été retrouvé près d’une voie ferrée de l’Etat du Maharastra (où se trouve Bombay), samedi soir. Agé de 40 ans, le correspondant local de plusieurs quotidiens en hindi enquêtait sur l’extraction illégale de manganèse et de sable.

La police, qui a retrouvé le véhicule, a annoncé mercredi l’arrestation de trois suspects «impliqués dans l’exploitation minière illégale et dans le recouvrement de fonds». Un ancien député de Balaghat a assuré à la presse que le journaliste a été éliminé «car il avait porté plainte contre l’exploitation du manganèse et du sable et écrit sur des personnages puissants liés à des crimes organisés.» La famille de Sandeep Kothari a assuré être elle-même «harcelée par la mafia du sable».

«Auto-immolation»

Cette tragédie survient moins de trois semaines après une autre attaque meurtrière, dans l’Uttar Pradesh cette fois. Selon les médias nationaux indiens, Jagendra Singh avait dénoncé sur les réseaux sociaux le refus de la police de prendre la plainte pour viol d’une femme contre un ministre de l’Etat, Ram Murti Verma, et critiqué l’implication de ce dernier dans l’expropriation de terres. Le journaliste, qui travaillait en free-lance pour des journaux en hindi depuis quinze ans, s’était plaint à plusieurs reprises ces dernières semaines de menaces de mort.

Le 1er juin, il est attaqué chez lui, arrosé d’essence et brûlé vif. Emmené à l’hôpital, il accuse quatre policiers et l’entourage du ministre du Développement. Une amie témoin de la scène confirme son récit, avant de se rétracter deux jours après, et de se ranger à la version policière du suicide par «auto-immolation». Singh a succombé quelques jours plus (...)

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