En Inde, derrière la victoire de Narendra Modi aux élections législatives, une défaite se profile

Des partisans de Narendra Modi, Premier ministre indien et dirigeant du Bharatiya Janata Party (BJP), célèbrent les résultats du dépouillement des élections générales en Inde, au bureau du BJP à Hyderabad, le 4 juin 2024.
NOAH SEELAM / AFP Des partisans de Narendra Modi, Premier ministre indien et dirigeant du Bharatiya Janata Party (BJP), célèbrent les résultats du dépouillement des élections générales en Inde, au bureau du BJP à Hyderabad, le 4 juin 2024.

INTERNATIONAL - Une victoire nuancée. Le dépouillement des bulletins de vote aux élections législatives touche à sa fin ce mardi 4 juin en Inde, où le Premier ministre Narendra Modi a revendiqué la victoire, mais avec une majorité parlementaire réduite, selon les chiffres de la commission électorale.

En Inde, les législatives sont devenues la plus grande élection de l’histoire, avec 642 millions de votants

Les analystes et les sondages à la sortie des urnes prévoyaient la victoire écrasante de Narendra Modi et de son parti. Mais pour la première fois en une décennie, le Bharatiya Janata Party (BJP) pourrait ne pas emporter seul la majorité et devra s’appuyer sur les alliés de sa coalition, selon les chiffres de la commission électorale.

Dans le même temps, le principal parti d’opposition, le Congrès, semble en mesure de quasiment doubler le nombre de ses sièges parlementaires. Un revirement remarquable, obtenu grâce à des accords visant à présenter des candidats uniques contre le rouleau compresseur du BJP.

« C’est une défaite morale pour eux », se réjouit l’opposition

Selon des chiffres de la commission électorale après le dépouillement de 99 % des bulletins, le BJP et les membres de sa coalition sont en tête avec au moins 291 sièges, soit plus que les 272 nécessaires à l’obtention d’une majorité parlementaire à la chambre basse de 543 sièges.

Pour autant, le BJP ne mène qu’avec 239 sièges selon ces résultats partiels, soit bien en dessous des 303 sièges remportés en 2019. Le Congrès, au contraire, remporterait 99 sièges contre 52 cinq ans plus tôt.

Les célébrations ont déjà commencé au siège du BJP. Narendra Modi a revendiqué sa victoire dans un message publié sur le réseau social X (anciennement Twitter), soulignant que l’Inde avait fait confiance à la coalition au pouvoir « pour la troisième fois consécutive ». « Nous poursuivrons le bon travail accompli au cours de la dernière décennie pour continuer à répondre aux aspirations du peuple », a-t-il ajouté.

Narendra Modi a été réélu comme député de la circonscription de Varanasi, selon les chiffres de la commission électorale, soit sa troisième victoire dans l’ancienne Bénarès, ville sainte de l’hindouisme. Avec 612 970 voix, il a une avance de 152 000 voix sur le plus proche de ses rivaux mais elle était de presque de 500 000 voix cinq ans plus tôt.

Dans le même temps, le siège du Congrès est également en liesse. « Le BJP a échoué à obtenir une large majorité à lui seul », a déclaré à la presse Rajeev Shukla, député du Congrès. « C’est une défaite morale pour eux », a-t-il ajouté. Le chef de l’opposition indienne Rahul Gandhi a été réélu au Parlement avec une avance de plus de 364 000 voix dans la circonscription méridionale de Wayanad. Il a pour sa part estimé que les électeurs avaient « puni » le parti nationaliste hindou du Premier ministre.

Face à ces résultats, la Bourse indienne chute

Face à un score meilleur que prévu de l’opposition et une majorité réduite pour le BJP, l’indice de référence Sensex a chuté de plus de 7 % à la Bourse de Bombay, avant de se reprendre et de clôturer en baisse de 5,7 %. Le cours de la principale entreprise cotée en Bourse du milliardaire indien Gautam Adani, un allié clé de Modi, Gautam Adani, a chuté en séance de 25 %.

Au vu des précédentes élections générales, les principales tendances sont généralement claires en milieu d’après-midi, les perdants concédant leur défaite, même si les résultats complets et définitifs pourraient n’arriver que dans la nuit de mardi.

Narendra Modi, 73 ans, qui reste très populaire après deux mandats, s’est déclaré ce week-end certain que « le peuple indien a(vait) voté en nombre record » pour le réélire, après une décennie passée à la tête du pays.

Quelque 642 millions d’Indiens ont voté dans ce scrutin qui s’est déroulé en sept phases sur une période de six semaines. Sur la base des 968 millions d’électeurs recensés par la commission, cela signifie que 66,3 % des électeurs ont pris part au scrutin, soit une baisse d’un point de pourcentage par rapport aux 67,4 % de participation aux élections générales de 2019.

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