En Inde, les élections législatives s’ouvrent ce 19 avril ont tout de gigantesque

En Inde, les élections législatives s’ouvrent ce 19 avril ont tout de gigantesque (Des agents électoraux équipés de machines à voter électroniques (EVM) sont rassemblés dans un collège de Nagaur, dans l’État du Rajasthan en Inde, le 18 avril 2024, à la veille des élections générales du pays)
HIMANSHU SHARMA / AFP En Inde, les élections législatives s’ouvrent ce 19 avril ont tout de gigantesque (Des agents électoraux équipés de machines à voter électroniques (EVM) sont rassemblés dans un collège de Nagaur, dans l’État du Rajasthan en Inde, le 18 avril 2024, à la veille des élections générales du pays)

INDE - C’est l’effervescence en Inde où s’est ouvert, ce vendredi 19 avril, le plus grand scrutin du monde. Près d’un milliard d’Indiens doivent voter lors des élections législatives qui, selon la plupart des analystes, devraient déboucher sur la réélection du Premier Ministre Narendra Modi sous la bannière de son parti nationaliste hindou, le Bharatiya Janata Party (BJP).

Les élections législatives en Inde vont durer 44 jours pour permettre le vote d’un milliard d’électeurs

Si l’issue du vote semble manquer de suspense, ces élections représentent toutefois un défi d’ampleur pour les autorités indiennes, car elles n’ont rien de comparable. Que cela soit par ses chiffres ou par la façon dont il va être organisé, ce scrutin s’annonce gigantesque.

• Un scrutin sur 44 jours

Il va falloir s’armer de patience pour connaître les résultats des élections législatives indiennes. Elles s’ouvrent certes ce vendredi, mais les résultats sont attendus pour… le 4 juin. En effet, le scrutin va durer 44 jours.

• 970 millions de votants

Et pour cause, au total, 970 millions d’Indiens seront appelés à élire les 543 membres de la chambre basse, soit plus que la population totale des États-Unis, de l’Union européenne et de la Russie réunis. En tout, selon CNN, plus de 2 700 partis doivent s’affronter pour récolter des sièges. « Il s’agit du plus grand exercice logistique en temps de paix au monde », déclarait début mars le président de la commission, Rajiv Kumar, lors d’une conférence de presse.

• Un vote en sept phases

Les votes ne se feront toutefois pas simultanément dans le pays. Ils seront en effet découpés par région et par phases. Il y en aura sept entre le 19 avril et le 1er juin, avant le dépouillement le 4 juin, comme vous pouvez le voir dans le tweet ci-dessous.

Une répartition nécessaire pour faciliter la participation, mais aussi pour permettre aux forces de l’ordre de sécuriser le vote, souligne sur X (ex-Twitter) Mathieu Gallard, directeur d’études chez Ipsos.

• Plus d’un million de bureaux de vote

Pour cela, selon les chiffres de la commission électorale, 1,05 million de bureaux de vote seront installés, employant 15 millions d’agents électoraux. Ceci s’explique par la loi électorale qui veut qu’aucun habitant ne doit habiter à plus de 2 km d’un bureau de vote. Ainsi, de très nombreux espaces ont été mis en place dans des zones reculées.

• Des éléphants, des yacks et des chameaux mobilisés

Mais encore faut-il pouvoir accéder à ces régions, de l’Himalaya au nord à l’océan Indien au sud, des collines à l’est aux déserts à l’ouest. Là encore, la logistique prévoit que les fonctionnaires emploient tous les moyens nécessaires pour acheminer les bulletins de vote aux bureaux. Ainsi, ils iront à dos de chameau dans l’État largement désertique du Rajasthan, à dos de mulet et de yack dans les régions montagneuses du nord, ou à dos d’éléphant dans les régions boisées. Mais aussi en hélicoptère, avions et bateaux. Ceci pour s’assurer qu’aucun électeur ne soit laissé de côté dans cet exercice gigantesque.

• Une urne située à 4650 mètres d’altitude

À titre d’exemple, une urne a été placée dans le village de Tashigang, dans l’Himachal Pradesh, à quelques kilomètres de la Chine pour les 47 votants de cette commune. Mais cette urne a quelque chose d’exceptionnel : elle est située à 4 650 mètres d’altitude, un record mondial, souligne lHindustan Times.

• Une élection à 15 milliards de dollars

Toute cette organisation faramineuse a un coût, qui l’est tout autant. Selon le Washington Post, qui cite des politologues, ces élections pourraient être les plus chères du monde, avec un coût de 15 milliards de dollars. Elles dépasseraient ainsi même le prix prévu pour l’élection présidentielle américaine en novembre, dit le média.

• Dons faramineux pour le BJP

Et Narendra Modi a sa part de responsabilité dans ce chiffre faramineux. Son parti a en effet reçu 987 millions de dollars, soit la moitié des 1,98 milliard de dollars (165,2 milliards de roupies indiennes) que les entreprises et les particuliers ont dépensés pour financer des partis politiques par le biais du programme de dons anonymes appelé Electoral Bonds entre janvier 2018 et janvier 2024, selon des données citées par The Diplomat. Ces chiffres sont des estimations, d’autres médias comme The Guardian évoquent des montants entre 665 millions et 732 millions de dollars (700 millions d’euros).

L’opposition dénonce un scandale mêlant des entreprises visées par des enquêtes financières pour blanchiment d’argent et des dons colossaux au BJP. En février, la Cour suprême a finalement jugé ce système de dons anticonstitutionnel sans que l’issue du scrutin s’en trouve chamboulée.

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