Publicité

« Inceste, le dire et l’entendre », le documentaire qu’il faut absolument regarder

À l’occasion d’une soirée spéciale, France 3 diffuse un documentaire dans lequel sept victimes racontent l’inceste qu’elles ont subi, entraînant honte, culpabilité et silence.
France Télévisions À l’occasion d’une soirée spéciale, France 3 diffuse un documentaire dans lequel sept victimes racontent l’inceste qu’elles ont subi, entraînant honte, culpabilité et silence.

France Télévisions

France 3 diffuse un documentaire dans lequel sept victimes racontent l’inceste qu’elles ont subi.

INCESTE - « On l’a vécu, vous pouvez l’entendre ». C’est ainsi que Carolane, 17 ans, nous interpelle au début de ce documentaire diffusé ce lundi 26 septembre sur France 3, à 23h10. Face à la caméra, six femmes et un homme, racontent l’inceste subit pendant des années, perpétré par un père, un cousin, un frère ou un grand-père.

Ce lundi, la chaîne publique propose une soirée spéciale pour ouvrir les yeux, donner la parole aux victimes et les aider à reconquérir leurs vies. Un amour impossible, le film adapté du roman éponyme de Christine Angot et réalisé par Catherine Corsini, ouvrira la soirée spéciale. Il sera suivi du documentaire Inceste, le dire et l’entendre d’Andrea Rawlins-Gaston, qui fait partie de ces œuvres qui permettent de briser les silences et faire éclater les tabous.

Dans ce dernier, rien n’est éludé ou édulcoré. La description des agressions sexuelles, les conséquences psychiques qu’elles entraînent, la honte, la haine… Les victimes, rongées par une culpabilité qui n’a pas lieu d’être, se livrent sur les horreurs vécues, au cœur d’un espace sacré où le silence est règle d’or. « La famille c’est la mafia, dénonce dans ce documentaire l’actrice Corinne Masiero, victime d’inceste par son cousin. On ne te le dit pas mais tu sais que tu dois fermer ta gueule. »

Isolement, dépression, addiction, amnésie…

Pendant une heure et vingt minutes, chacun des sept protagonistes raconte le piège dont il a été victime. Violés et touchés depuis la petite enfance par des ascendants censés les protéger, ils grandissent en pensant que ce qu’ils vivent est la norme. Ils subissent du chantage affectif et se sentent coupables de ne pas assouvir les pulsions de leur prédateur. En racontant leurs histoires, ils mettent en lumière les supports sociologiques et psychologiques qui permettent à l’inceste de perdurer comme un fléau massif.

Jusqu’au jour où ils réalisent, mais se taisent, « parce que c’est la famille ». « La honte entraîne la culpabilité, qui entraîne le silence », décrit Virginie, agressée sexuellement par son frère. Ce silence a des effets dévastateurs sur leur vie. Corinne Masiero plonge dans l’alcool et la drogue, et se prostitue, pensant n’« être bonne qu’à ça ». Iéléna devient addict au cannabis et vit dans la rue car « c’est à l’intérieur d’une maison que je me sens au piège ». À cause du stress post-traumatique, Guillaume est reconnu invalide au travail. Tous, sans exception, tombent en dépression.

Leurs mots décrivent avec précision et lucidité les mécanismes de survie mis en place. On y voit des victimes combattantes, qui s’engagent sur la voie difficile de la reconstruction.

Des statistiques effroyables

Au cours du documentaire, des statistiques effarantes apparaissent à l’écran. En France, 10 % de la population serait victime d’inceste, une victime sur deux a moins de 9 ans, huit victimes sur dix disent ne pas avoir été soutenues quand elles ont parlé, une victime sur deux a tenté de se suicider… Preuves ultimes, s’il en fallait, que l’inceste est l’affaire de tous.

La Commission inceste (Ciivise) a publié mercredi 21 septembre son rapport sur les conséquences traumatiques et dramatiques des violences sexuelles subies durant l’enfance. Parmi les 16 414 témoignages récoltés, les troubles psychotraumatiques se retrouvent chez presque 100 % des enfants victimes.

La commission liste vingt préconisations pour traiter le problème en profondeur et venir en aide aux victimes. Elles sont articulées autour de quatre axes fondamentaux : le repérage, le traitement judiciaire, la réparation incluant le soin et la prévention, afin que les brèches ouvertes ne se referment plus.

À voir également sur Le HuffPost :

Vous ne pouvez visionner ce contenu car vous avez refusé les cookies associés aux contenus issus de tiers. Si vous souhaitez visionner ce contenu, vous pouvez modifier vos choix.

Lire aussi