Implant, rover et intelligence artificielle : comment s'approcher d'un manchot sans l'effrayer

Le Parc zoologique de Paris teste auprès de son groupe de manchots de Humboldt des techniques de collecte de données peu invasives. Elles pourraient ensuite être appliquées sur des colonies sauvages.

Après cinq années de travaux, le Parc zoologique de Paris rouvrait ses portes le 12 avril 2014. Dix ans plus tard, l'établissement dédie cet anniversaire à la conservation en évoquant 10 projets. L'un d'eux consiste à développer des méthodes visant à approcher de manière peu invasive les colonies de manchots dans la nature, avec l'aide notamment de l'intelligence artificielle.

Le scientifique au milieu de la colonie : une mauvaise méthode

"Nous avons fait notre autocritique scientifique", assure Alexis Lécu, chef vétérinaire et directeur scientifique du Parc zoologique de Paris. Et la conclusion était qu'avoir un scientifique planté au milieu d'une colonie de manchots en Antarctique n'était sans doute pas la meilleure manière d'en apprendre plus sur ces oiseaux.

L'approche trop frontale peut les stresser et, finalement, les empêcher d'adopter des comportements naturels. Un véritable problème quand il s'agit justement du sujet d'étude.

L'intelligence artificielle pour identifier les animaux sans intervention humaine

Pour éviter cet écueil, le Parc Zoologique de Paris teste de nouvelles techniques auprès de ses 35 manchots de Humboldt. Leur enclos a été équipé d'une passerelle de pesée bien particulière. "Il s'agit d'une balance automatique avec une lecture de la puce, donc l'appareil sait de quel animal il s'agit (ces manchots sont dotés d'une puce électronique d'identification, ndlr). Et il y a quatre caméras aux extrémités de la balance qui filment le manchot" quand il se trouve dessus, explique à Sciences et Avenir le Dr Lécu.

Manchots de Humboldt au Parc Zoologique de Paris
Manchots de Humboldt au Parc Zoologique de Paris

Manchots de Humboldt au Parc Zoologique de Paris © Manuel Cohen

Le système est adossé à un logiciel de reconnaissance visuelle se servant de l'intelligence artificielle. Il apprend ainsi à reconnaître individuellement les oiseaux sans intervention humaine, en faisant correspondre l'identité délivrée par la puce et les particularités physiques de chacun. "Et en plus, ça nous donne le poids !", sourit le vétérinaire.

"Avant, pour identifier l[...]

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