Implant cérébral : paralysé, il s'exprime par écrit en imaginant parler

"Alpha" pour "A", "charlie" pour "C" : un homme paralysé épelle mentalement. Captés par des électrodes implantées, ses signaux cérébraux sont ensuite traduits en phrases sur un écran, avec un taux d'exactitude de 94% parmi un corpus de plus de 1.000 mots.

"L’été", répond silencieusement un patient paralysé à la question “quelle est votre période préférée de l'année” affichée sur l’écran. L’affichage de ces quelques mots apparemment simples résulte d’une prouesse technique publiée dans la revue Nature Communications par des chercheurs de l’université de Californie à San Francisco (Etats-Unis). Car l’homme ne pouvant pas parler, c’est grâce à un implant cérébral appairé à un ordinateur qu’il réussit à s’exprimer par écrit.

Des électrodes qui captent l’épellation mentale en "alpha bravo"

Privé de tout mouvement dans les membres et l’appareil vocal par un accident vasculaire cérébral (AVC), le patient volontaire s’est fait implanter une puce rassemblant 128 électrodes. Placée contre la zone du cortex cérébral impliquée dans l’articulation du langage, la puce transmettait à l’ordinateur l’activité cérébrale détectée pour la convertir en phrases sur un écran. Le principe est simple. Puisque dans notre cerveau, imaginer faire quelque chose active les mêmes zones que la faire réellement, le sujet devait simplement parler dans sa tête. Pas tout à fait "parler" en vérité, mais épeler chaque mot lettre à lettre, en utilisant le code de l’OTAN dit "alpha bravo". Lorsque le patient pensait "alpha" ou "écho" par exemple, l’ordinateur écrivait respectivement "A" ou "E". Pour signaler qu’il a fini de parler, le patient doit simplement imaginer bouger sa main, un signal facilement distinct des autres qui marque le point final.

Un taux de réussite de 94% par caractère sur plus de 1.000 mots

Avec des résultats spectaculaires, puisque les lettres affichées à l’écran étaient exactes à 94%, parmi un vocabulaire de 1.154 mots – assez pour des conversations courantes - là où la précédente version de ces expériences dépassait difficilement les 75% parmi 50 mots. Une des clés de cet impressionnant bond en avant réside dans les modèles informatiques traitant les signaux cérébraux, explique le neuroscientifique David Moses, premier auteur d[...]

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