Un impôt pour financer la transition écologique ? Le gouvernement ne parle pas d’une seule voix
POLITIQUE - « Pas une solution » pour certains, une « piste » pour d’autres. Les membres du gouvernement ne semblent pas s’être accordés sur la proposition d’instaurer un impôt pour financer la transition écologique. Si Bruno Le Maire et Olivier Véran ferment la porte à cette éventualité, Christophe Béchu et Bérangère Couillard font valoir qu’il s’agit d’une piste à étudier, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article.
« Est-ce que l’impôt est une solution ? Non », répond d’emblée le ministre de l’Économie ce 23 mai au micro de RTL. La veille, l’économiste Jean Pisani-Ferry, qui a participé au programme d’Emmanuel Macron pour sa campagne de 2017, a remis un rapport à la Première ministre.
Il estime le coût de la transition écologique à 34 milliards d’euros par an en 2030 et propose l’instauration d’un impôt exceptionnel et temporaire sur le patrimoine financier des 10 % de ménages les plus aisés. La mesure rapporterait d’après ses calculs 5 milliards d’euros par an et serait un moyen de convaincre les Français « que la charge [financière de la transition écologique] est équitablement répartie ».
« Verdir la fiscalité existante »
Bruno Le Maire s’oppose à cette mesure, en rappelant que l’exécutif défend une baisse des impôts et estime que « ces 10 % de contribuables, ils paient déjà 75 % de l’impôt sur le revenu. » Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a pour sa part rappelé ce mardi 23 mai sur France Inter qu’Élisabeth Borne « disait elle-même qu’il allait falloir faire contribuer davantage ceux qui le peuvent », tout en réfutant que cela « passe par la fiscalité. »
Pourtant, la veille, le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires a tenu un autre discours sur le plateau de Quotidien. « À un moment, il faut bien mesurer que cette transition à un coût [et qu’elle] ne va pas se financer toute seule », a déclaré Christophe Béchu. Le ministre a assuré que ce n’était « pas un sujet tabou ».
Sur franceinfo, Bérangère Couillard a aussi évoqué « une solution tout à fait crédible à regarder » ce 22 mai. Le secrétaire d’État chargée de l’Écologie a également repris l’argument du ministre de l’Économie qui souhaite « verdir la fiscalité existante ». « La seule chose, c’est que les subventions à tout ce qui est néfaste à la biodiversité aujourd’hui [représentent] beaucoup plus que les 5 milliards d’euros », a-t-elle défendu.
Le gouvernement renvoie par ailleurs le financement de la transition écologique au projet de loi Industrie verte, présenté lors du Conseil des ministres le 16 mai dernier, qui sera débattu à l’automne prochain.
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