Immigration, peines plancher... les propositions de Le Pen, Pécresse et Zemmour face aux policiers

La candidate RN à la présidentielle Marine Le Pen s'exprime lors d'une réunion organisée par le syndicat de police Alliance le 2 février 2022 à Paris - JULIEN DE ROSA © 2019 AFP
La candidate RN à la présidentielle Marine Le Pen s'exprime lors d'une réunion organisée par le syndicat de police Alliance le 2 février 2022 à Paris - JULIEN DE ROSA © 2019 AFP

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Les candidats de droite et d'extrême droite à la présidentielle se sont livrés mercredi à une compétition sur la sécurité, chacun promettant d'éradiquer avec "fermeté" la délinquance, en luttant d'abord contre l'immigration. Devant un parterre de policiers du syndicat Alliance (classé à droite), organisateur de ce "grand oral", la candidate LR Valérie Pécresse, celle du RN Marine Le Pen et celui de "Reconquête" Éric Zemmour ont déroulé, chacun à leur tour, leur programme.

Pour LREM, c'est le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin qui a planché, Emmanuel Macron n'ayant pas encore fait officiellement acte de candidature. Son propos a donc consisté en une défense du bilan du chef de l'Etat et du projet de loi de programmation et d'orientation du ministère de l'Intérieur pour les cinq ans à venir, doté de 15 milliards d'euros supplémentaires.

Les candidats de gauche Anne Hidalgo (PS), Yannick Jadot (EELV), Fabien Roussel (PCF) et Christiane Taubira avaient décliné l'invitation. Quant à Jean-Luc Mélenchon (LFI), il n'avait pas été invité, Alliance lui reprochant "d'attiser la haine anti-flic". Si bien que ce "grand oral" a donné lieu à une sorte de surenchère entre Valérie Pécresse, Marine Le Pen et Éric Zemmour.

Tous font un lien "entre immigration et terrorisme"

Le message d'Alliance selon lequel "le problème de la police, c'est la justice", a trouvé des oreilles attentives auprès des trois candidats. Tous ont dénoncé "une culture de l'excuse" au gouvernement ou chez des magistrats. La candidate LR a promis "un plan Orsec de la justice" avec un budget en hausse de "50% sur 5 ans", et la candidate RN une loi de programmation et d'orientation pour la police et de la justice dotée de "7,5 milliards d'euros supplémentaires en 5 ans".

Tous ont vilipendé l'immigration, cause de tous les maux à leurs yeux. Faisant un "lien entre immigration et terrorisme", Valérie Pécresse a préconisé l'instauration de quotas, une expulsion des détenus étrangers vers leur pays d'origine pour y purger leur peine, et "zéro visa" pour les ressortissants de pays qui refusent de reprendre leurs immigrés clandestins.

Le candidat d'extrême droite Éric Zemmour, qui promet une "immigration zéro" et fait de cet objectif "la mère de toutes les batailles", veut expulser les mineurs isolés, ainsi que les détenus étrangers, supprimer le juge des libertés et de la détention qui joue "un rôle néfaste dans les procédures" et construire "10.000 places de prison". Il entend, en outre, supprimer les allocations familiales aux parents de mineurs délinquants et les expulser de leur logement HLM, lorsqu'ils y vivent.

Un mot pour les suicides de policiers

Valérie Pécresse a promis un an de prison ferme si "on touche à un policier ou un gendarme", une peine automatique qui nécessiterait une révision de la Constitution. De son côté, Marine Le Pen a estimé que lorsqu'il y aura "des peines" pour "des atteintes physiques à un policier, à un gendarme, elles ne pourront plus être aménagées". "C'est six mois, six mois. On fera six mois", a-t-elle poursuivi en prenant l'exemple d'une peine de six mois de prison.

Tous ont soutenu un retour aux peines minimales. Marine Le Pen a fait valoir que ce n'était pas "anti-constitutionnel" puisque le magistrat peut décider d'une peine inférieure, mais, a-t-elle dit, dans ce cas, il est tenu d'en donner les raisons. Éric Zemmour a estimé que les policiers étaient "aux premières loges d'un conflit de civilisation qui s'est répandu sur notre sol". Pour lui, il y a "un continuum entre délinquants du quotidien et jihadistes". "Il faut que la peur change de camp", a-t-il lancé.

La candidate du RN a promis pour sa part "de passer à une fermeté totale" et Valérie Pécresse "de ramener l'ordre dans le pays". Chacun a eu un mot pour s'émouvoir des suicides de policiers (12 depuis le début de l'année, ndlr) et promettre de prendre ce problème à bras le corps. Enfin, tous trois se sont engagés à revoir les conditions d'exercice de "la légitime défense" pour les policiers, en l'assouplissant.

Article original publié sur BFMTV.com