Immigration : LR et RN à front renversé

Marine Le Pen et Sébastien Chenu, à l'Assemblée nationale.   - Credit:BERTRAND GUAY / AFP
Marine Le Pen et Sébastien Chenu, à l'Assemblée nationale. - Credit:BERTRAND GUAY / AFP

Alors que la loi immigration, présentée il y a un an et sans cesse reportée depuis, revient le 6 novembre au Sénat, nul, ou presque, ne connaissait, jusqu'à dimanche, la position du Rassemblement national. Et pour cause : le parti ne l'avait jamais exprimée. Les Républicains concentraient toute l'attention médiatique. Le 20 mai, les trois pontes du parti – Éric Ciotti, Bruno Retailleau et Olivier Marleix – posaient déjà en une du Journal du dimanche, présentant leurs propres projets de loi – une révision constitutionnelle et une loi ordinaire. Et, ces derniers jours, ils font monter les enchères, affichant leur fermeté et menaçant de renverser le gouvernement en déposant une motion de censure si le texte était adopté avec le fameux article 3 sur la régularisation des travailleurs dans les métiers en tension. Le président du parti, Éric Ciotti, vient de lancer une « pétition nationale » sur l'immigration.

En miroir des Républicains, qui jouent la carte de la fermeté, de l'opposition résolue à un texte qu'ils jugent « dangereusement insuffisant », le RN entend envoyer une image de responsabilité. Ainsi Marine Le Pen déclare-t-elle dimanche sur France 3 que le groupe de 88 députés, qu'elle préside, votera cette « petite loi » si l'article 3 n'y figure pas. « Une petite loi avec des petites mesures, qui améliorent un tout petit peu la situation, on peut la voter », a-t-elle assuré.

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