Crise des migrants à Lampedusa : Darmanin s’attaque au RN, coupable de « tourisme électoral »

Sur Europe1/CNews, le ministre de l’Intérieur a promis l’aide de la France pour les demandeurs d’asile qui fuient leur pays en guerre.
Capture d’écran Twitter (X)

IMMIGRATION - Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé ce lundi 18 septembre qu’il se rendrait à Rome dans « l’après-midi » pour discuter de la coopération européenne à mettre en place après le nouvel afflux de migrants sur la petite île italienne de Lampedusa la semaine dernière. C’est dans ce contexte que Gérald Darmanin a aussi dénoncé l’attitude de l’extrême droite sur la question migratoire, après les déclarations du week-end sur le sujet.

« À la demande du président [Emmanuel Macron] je vais à Rome cet après-midi », a déclaré Gérald Darmanin à l’antenne d’Europe1 et CNews lundi matin, expliquant que la France voulait notamment « aider (l’Italie) à tenir sa frontière » extérieure, première porte d’entrée vers l’Europe en provenance d’Afrique du Nord. « S’il y a des demandeurs, la France - comme d’autres pays a- peut accueillir des personnes », a assuré le ministre, qui évoque pourtant se rendre en Italie avec un message de « fermeté ».

« Il ne peut pas y avoir comme message donné aux personnes qui viennent sur notre sol (européen) qu’ils seront accueillis quoi qu’il arrive », a-t-il déclaré. « Nous devons protéger les frontières extérieures de l’Union européenne et tout de suite regarder les demandes d’asiles. Et quand les gens ne sont pas éligibles à la demande d’asile, tout de suite les renvoyer dans leur pays », a également fait savoir le ministre de l’Intérieur.

Le « tourisme électoral » du RN

Gérald Darmanin s’est aussi montré très critique envers le Rassemblement national (RN) et son président Jordan Bardella. Alors que ce dernier demande à Emmanuel Macron de ne pas accueillir « un seul migrant issu de l’opération concertée de Lampedusa » en France, ce qui serait « un terrible aveu d’échec et un encouragement à la ruée vers l’Europe » selon lui, le ministre de l’Intérieur lui a répondu sèchement ce lundi matin.

« Jordan Bardella fait de la politique politicienne sur le dos de ses amis italiens (...) et sur le dos de l’intelligence politique des Français. Le Front national vote systématiquement contre toutes les mesures que nous proposons au niveau européen », a remarqué Gérald Darmanin qui cite d’ailleurs le « texte commun » entre la France et l’Italie sur la demande d’asile aux frontières de l’UE comme base de cette nouvelle entente franco-italienne. « M. Bardella, lui, il parle beaucoup mais au Parlement européen il vote contre », s’est permis de faire remarquer le ministre.

« M. Bardella, comme Madame Marion Maréchal Le Pen, ce qu’ils veulent c’est vivre des problèmes. Quand on leur propose de résoudre les problèmes (...) ils ne veulent pas les résoudre, ils veulent pouvoir avoir une sorte de carburant électoral pour pouvoir dire n’importe quoi, comme ils l'ont fait ce week-end encore », a également taclé le ministre, qui est allé encore plus loin en évoquant le « tourisme électoral » du RN.

« On est dans situation politique un peu étonnante où la France trouve une solution : la demande d’asile aux frontières. Le gouvernement de Giorgia Meloni est d’accord avec cette proposition. Simplement, ceux qui bloquent ça au Parlement européen c’est le Rassemblement national, qui va ensuite en Italie pour dire que l’Europe ne fait rien », a ensuite dénoncé le locataire de la place Beauvau. « On voit bien qu’il y a un tourisme électoral de la part de Marine Le Pen », a-t-il fini par conclure sur ce sujet, au lendemain du voyage de Marine Le Pen en Italie, comme invitée d’honneur du rassemblement de la Ligue du Nord, le parti de Matteo Salvini.

« Réponse européenne »

Entre lundi et mercredi dernier, environ 8 500 personnes, soit plus que l’ensemble de la population de l’île de Lampedusa, sont arrivées à bord de près de 200 bateaux, selon les chiffres de l’agence des Nations unies pour les migrations.

Cette situation a immédiatement mis les capacités d’accueil de l’île sous forte tension, généré une onde de choc politique en Italie, et relancé l’épineuse question de la solidarité européenne en matière de répartition des demandeurs d’asile pour soutenir les pays en première ligne de ces arrivées.

D’autant plus, après la demande de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Sur place, aux côtés de Giorgia Meloni, elle a en effet appelé les pays européens à accueillir les migrants arrivés en Italie avec une « réponse européenne ».

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