Immigration, inflation, Niger... Ce qu'il faut retenir de l'interview d'Emmanuel Macron

Après une séquence internationale chargée, avec la visite de Charles III et du pape François, Emmanuel Macron a notamment dévoilé ce dimanche soir les contours de la planification écologique ainsi que des mesures sur le pouvoir d'achat.

Il ne s'était pas exprimé à la télévision sous cette forme depuis cet été. Emmanuel Macron s'est s'adressé ce dimanche soir à 20h aux Français, quelques jours après la visite du Charles III et du pape François. Dans une interview sur TF1 et France 2, et co-diffusée par BFMTV, le chef de l'État s'est exprimé sur l'inflation et la transition énergétique. BFMTV revient sur ce qu'il faut retenir de cet entretien.

· Immigration: Macron appelle à avoir une "réponse européenne"

Emmanuel Macron a reconnu que le pape François a eu raison d'appeler à "un sursaut contre l'indifférence" face aux migrants. Il a cependant affirmé que les Français "fais[aient] leur part". "Nous devons être rigoureux. Nous ne pouvons pas accepter toute la misère du monde", a-t-il ajouté.

Pour le président, le cœur de la réponse "n'existe pas en France" mais avec l'Union européenne: "On doit avoir une approche cohérente avec les pays d’origine. Nous devons mieux conditionner notre aide à une politique plus responsable en matière migratoire. On dire: 'On vous aide sur des projets économiques mais vous devez nous aider à démanteler les réseaux qui conduisent ces gens à quitter leur pays.'"

"Je veux qu’on exporte des experts et du matériel" en Tunisie et en Algérie pour démanteler ces réseaux, a encore indiqué le chef de l'État, a-t-il ajouté.

· Inflation: un accord sur la modération des marges

Face à l'inflation et à l'augmentation du coût de la vie, Emmanuel Macron souligne que "la première chose sur laquelle on se concentre est de créer des emplois et faire en sorte qu’ils soient mieux payés".

"Ce mercredi un texte arrive pour réouvrir les négociations avec les grands industriels", a-t-il ajouté, soulignant vouloir mettre en place avec eux "un accord sur la modération des marges dans tous les secteurs".

"Ce qui marche est de remettre tout le monde autour de la table et de vérifier, en y mettant des contrôleurs, de faire un accord sur la modération des marges", a-t-il affirmé face à ceux qui demandent de bloquer les prix.· Carburant: prix coûtant et aides aux travailleurs

L'augmentation du prix du carburant est due "à la géopolitique internationale", a affirmé Emmanuel Macron. Il a indiqué qu'Elisabeth Borne allait demander aux distributeurs "de faire un prix coûtant, que personne ne fasse de marges".

"On va leur demander la transparence et d'aller chercher leur marge", a-t-il précisé.

Il a ajouté qu'il allait demander au gouvernement de continuer à accompagner les Françaises et les Français qui travaillent et on besoin de rouler: "C'est un mécanisme qui doit être limité aux travailleurs et qui ne dépassera pas 50% des travailleurs les plus modestes, avec un maximum de 100 euros par voiture et par an."

· Transition énergétique: sortir du charbon

Pour Emmanuel Macron, il faut sortir du charbon car c'est l'énergie fossile "la plus polluante":

"Nous d'ici à 2027, on va convertir les deux usines à charbon qui nous restent à la biomasse. La France sera parmi les premiers d'Europe à sortir du charbon."

Le président veut également continuer l'électrification des véhicules, en produisant au moins un million de véhicules électriques d'ici à la fin du quinquennat et plus de batteries également.

Enfin, les chaudières à gaz ne vont pas être interdites, mais les pompes à chaleur seront développées en France: "C'est intelligent, permet de faire des économies d'énergie et de réduire très fortement les émissions. On va tripler leur production en France."

· Niger: l'ambassadeur rappelé, les militaires quittent le pays

La France a enfin décidé de ramener son ambassadeur dans les prochaines heures et de mettre fin à sa coopération militaire avec le Niger. Elle sera organisée dans les semaines et les mois qui viennent, "d'ici la fin de "l'année".

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Les migrants "n'envahissent pas", le Pape François met Emmanuel Macron face à ses responsabilités