Immeubles effondrés à Marseille : ouverture d’une information judiciaire pour homicide involontaire

L’effondrement d’un immeuble à Marseille a fait huit morts dans la nuit du 8 au 9 avril

L’enquête sur l’effondrement survenu rue de Tivoli a permis de confirmer qu’une explosion de gaz avait bien eu lieu au premier étage du numéro 17.

JUSTICE - Ce drame avait fait huit morts dans le cinquième arrondissement de Marseille dans la nuit du 8 au 9 avril. Trois semaines après l’effondrement de plusieurs immeubles rue de Tivoli, en plein coeur de la cité phocéenne, une information judiciaire a été ouverte pour homicide involontaire, indique le parquet ce vendredi 28 avril.

L’enquête a permis de confirmer que l’explosion s’était produite au 1er étage de cet immeuble situé au 17 rue de Tivoli, étage où vivait une femme seule de 88 ans, Antoinietta Alaimo, et que cette explosion « était due au gaz », a précisé la procureure de la République de Marseille Dominique Laurens dans ce communiqué.

L’enquête menée dans le cadre de cette information judiciaire contre X pour « homicide et blessures involontaires », confiée à plusieurs juges d’instruction, consistera à « rechercher le mécanisme ayant conduit à un écoulement de gaz puis à une activation et à déterminer si une maladresse, imprudence, inattention, négligence ou un manquement à une obligation de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement est à l’origine des décès ou des blessures ».

Cette explosion d’une très grande violence survenue au beau milieu de la nuit avait entraîné l’effondrement immédiat de l’immeuble, dans un quartier vivant et familial du centre de Marseille. L’hypothèse d’une fuite de gaz avait toujours été privilégiée par les enquêteurs.

Un second immeuble, situé au numéro 15, s’était également effondré quelques heures après le premier, après avoir été évacué.

Un compteur de gaz retrouvé

Ni les services de GRDF ni les marins-pompiers de Marseille n’avaient « effectué d’intervention dans les six mois précédents cet événement » dans cet immeuble, avait précisé la procureure mi-avril.

Parmi les décombres, les enquêteurs avaient retrouvé le compteur de gaz de Mme Vaccaro. Celui-ci avait été transmis à GRDF afin de vérifier une éventuelle « consommation anormale dans les 24 heures précédant l’explosion », avait souligné la magistrate, en spécifiant que seuls les appartement du rez-de-chaussée et du premier étage étaient encore raccordés au gaz.

Par sécurité, plusieurs immeubles adjacents avaient été totalement évacués de leurs habitants en attendant des études plus approfondies pour savoir si l’explosion avait pu les fragiliser.

L’annonce de l’ouverture de cette information judiciaire est survenue le jour même où 138 personnes sur les plus de 300 habitants évacués des 19 immeubles attenants ont enfin pu rejoindre leur domicile.

« Aujourd’hui, une partie de la vie du quartier reprend », s’est félicité le maire divers gauche de la 2e ville de France, Benoît Payan.

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