Le marché auto reste solide en novembre, +5,3% sur l'année

par Gilles Guillaume

PARIS (Reuters) - Le marché automobile français est resté vigoureux en novembre grâce aux nouveautés proposées dans les concessions et à l'embellie économique observée en France, laissant présager sur l'année une croissance plus solide que prévu à l'origine et une nouvelle hausse du marché en 2018.

Les immatriculations de voitures neuves dans l'Hexagone ont augmenté de 10,33% le mois dernier en données brutes, par rapport au même mois de 2016, a annoncé le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA). Avec 180.012 voitures particulières neuves immatriculées, le marché atteint 1.917.383 unités depuis le début de l'année (+5,3%).

"Il se vend en France, en moyenne depuis 20 ans, 2,04 millions de voitures, ce qui veut dire que cette année, si l'on fait 2,1 millions, on est très nettement au-dessus de notre rythme de croisière", déclare Flavien Neuvy, directeur de l'observatoire Cetelem de l'automobile.

Il s'attend à une hausse de 5,6% des immatriculations sur l'ensemble de 2017, ce qui permettrait au marché d'afficher une croissance similaire à 2016 (+5,1%). En 2015, les immatriculations avaient cru de 6,8%, leur premier rebond après cinq années de baisse ou de stagnation, contrecoup des dernières primes à la casse.

"Il n'était pas évident au début de l'année qu'on puisse finalement avoir une telle croissance en 2017", se souvient François Roudier, porte-parole du CCFA. "Le marché automobile accompagne la croissance économique observée dans les autres secteurs. Et on a tendance à l'oublier, un redémarrage de la croissance entraîne toujours un redémarrage de la mobilité, pour les passagers ou les marchandises."

Le CCFA estime ainsi que le marché pourrait terminer l'année à plus de 4% de croissance, alors qu'il l'attendait jusqu'ici entre +3% et +4%.

VAGUE DE RENOUVELLEMENTS LIÉE AUX LOA/LDD

Les immatriculations des constructeurs français ont bondi de 20% en novembre, tandis que celles des groupes étrangers ont stagné.

PSA a tiré son épingle du jeu (+34,1%), toujours grâce à l'apport des ventes d'Opel, mais aussi à la performance des SUV de Peugeot (+24,5% pour la marque), au renouvellement de la gamme Citroën (+10,8%) et à la première hausse des immatriculations de DS depuis 18 mois (+13,8%) grâce au succès des éditions limitées DS3 Black Lézard et Connected Chic Crème Parthenon.

Chez Renault, les immatriculations ont progressé de 5,3% (+14,1% pour la marque low cost Dacia et +3,2% pour la marque au losange). Côté étrangers, si le groupe Volkswagen a fait du surplace (-0,6%), les constructeurs haut de gamme allemands Daimler et BMW ont surperformé l'ensemble des marques étrangères avec respectivement +19,6% et 18%. Ford a affiché quant à lui sur le mois une hausse de 16,1%.

L'essence a continué en novembre de rattraper le diesel, avec qui il est quasiment désormais à égalité sur onze mois (47,47% de part de marché pour l'une, 47,48% pour l'autre). Les hybrides ont bondi quant à eux à 3,8% du marché, contre 2,8% un an plus tôt.

L'année 2018 s'annonce également tonique pour le marché automobile français, puisque l'Observatoire Cetelem anticipe une hausse de 3,8% des immatriculations de voitures neuves l'an prochain à 2,2 millions d'unités.

Plusieurs facteurs plaident pour ce scénario: une conjoncture économique propice, une poursuite des renouvellements produits (premières livraisons du nouveau Duster et première année pleine pour le SUV Koleos et le pick-up Alaskan chez Renault, nouveau Touareg chez Volkswagen, nouvelles Citroën C4, Peugeot 508, et DS7 Crossback chez PSA...), mais aussi l'arrivée d'une première grande vague de renouvellement liée au mode d'acquisition en location avec option d'achat et longue durée.

Au terme de quelques années, les particuliers ayant opté pour ce mode de financement peuvent ou doivent changer de voiture, et les LOA/LDD représentent désormais plus d'un tiers (34%) des acquisitions de voitures neuves en France.

(Edité par Jean-Michel Bélot)