Hypertrophie de l’hymen : sur TikTok, elle alerte sur cette malformation méconnue

SANTÉ - « J’ai un hymen épais comme une brique. » C’est comme ça que Félicie décrit son hypertrophie de l’hymen sur TikTok. Atteinte de cette malformation, la jeune femme a subi, en novembre dernier, une hyménotomie, une opération visant à lui retirer l’hymen à l’aide de ciseaux chirurgicaux ou d’un scalpel, comme elle le raconte dans la vidéo ci-dessus.

C’est d’ailleurs aussi sur TikTok que Félicie a appris l’existence de cette malformation. Pourtant, lorsqu’elle n’avait que 4 ou 5 ans, un pédiatre avait déjà alerté ses parents sur le sujet. Ces derniers, pas plus inquiets que cela, s’étaient alors dit que son hypertrophie s’arrangerait avec le temps. C’est au moment où elle a eu ses règles et tenté de mettre un tampon pour la première fois, que la jeune femme a pris conscience du problème. « Je forçais, mais ça ne rentrait pas », explique-t-elle au HuffPost.

Après quelques temps, la Vendéenne commence à faire des recherches. « J’ai tapé tous les mots-clés possibles et imaginables, mais je ne trouvais rien qui correspondait. » Le problème du vaginisme — une contraction du périnée d’origine le plus souvent psychosomatique — est évoqué. Mais Félicie sent que son souci est physique et pas psychique. TikTok fini par lui donner raison.

« Absolument personne n’en parle »

C’est en se baladant sur le réseau social, sur lequel l’étudiante en communication a près de 900 000 abonnés, qu’elle tombe sur les explications qu’une jeune femme donne sur une malformation appelée « hypertrophie de l’hymen ». Chez celles qui souffrent de cette pathologie, la membrane qui sépare le vagin de la vulve est trop épaisse et « bloque » l’entrée du vagin. Selon l’épaisseur de l’hymen, l’hypertrophie hyménéale peut aller jusqu’à empêcher les règles de s’écouler. Elle rend également impossible — ou extrêmement douloureuse — toute pénétration.

Félicie prend rendez-vous avec sa gynécologue qui confirme le diagnostic. « C’était un soulagement d’enfin mettre un mot sur ce que j’avais », confie-t-elle. Malgré son angoisse, la jeune femme programme une hyménotomie, l’opération requise pour cette malformation, et se fait retirer l’hymen. « J’étais endormie, ça a duré une dizaine de minutes et je n’ai eu aucune douleur après », précise-t-elle.

Elle souhaite désormais sensibiliser ses abonnés sur les réseaux sociaux. « Ça m’énerve qu’absolument personne n’en parle au point où des femmes qui l’ont et ne le savent pas, se retrouvent à forcer de malade lorsqu’elles ont des relations sexuelles en se disant que c’est normal d’avoir mal alors que je peux vous dire que c’est affreusement douloureux de juste essayer de mettre juste un tampon », écrit Félicie sur son compte Twitter.

Remettre en question le concept de virginité

À la suite de son opération, l’étudiante à reçu des commentaires lui demandant si, désormais, elle n’était plus vierge. « C’est aberrant, avance-t-elle. Un truc que beaucoup de gens ne savent pas : on ne peut pas déterminer la virginité de quelqu’un qui a un vagin avec l’hymen. » En effet, alors que certaines personnes naissent sans hymen, d’autres le déchirent en pratiquant des sports comme le vélo, l’équitation ou la gymnastique.

Cette vision de la virginité est aussi hétéronormée. « Un rapport sexuel n’implique pas la pénétration pour tous les couples, y compris dans les couples hétéros », avance Félicie.

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L’hôpital dans lequel Félicie a été opérée doit également revoir ses fiches de renseignements. En effet, selon la jeune femme, sur un papier expliquant le déroulé de l’opération, il est écrit : « Après une hyménotomie, on n’est donc plus vierge. » Une mention qui l’a « énormément choquée ».

« Et puis, non, ma première fois, ce n’est pas moi dans un bloc opératoire et anesthésiée pendant que l’on me coupe avec des ciseaux, rit-elle. C’est ridicule de penser ça. La virginité n’est pas du tout basée sur l’hymen. »

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