Cet œil humain est devenu complètement transparent et c’est une petite révolution scientifique

Les images de l’œil « transparisé » sont numérisées puis modélisées en 3D sur ordinateur.
Marie Darche/Hôpital National 15-20 Les images de l’œil « transparisé » sont numérisées puis modélisées en 3D sur ordinateur.

SCIENCES - C’est une première mondiale. Des chercheurs français de l’institut de la Vision et du Centre Hospitalier National d’Ophtalmologie à Paris, ont réussi à rendre un œil humain complètement transparent. Une prouesse scientifique qui a demandé pas moins de sept ans de recherche, en collaboration avec une équipe suisse.

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Le globe en question est désormais conservé dans un petit flacon, pas plus grand qu’une main, et qui a été présenté à France Bleu par l’équipe scientifique. L’iris de l’œil, ses nerfs, ses vaisseaux sont désormais complètement translucides. Il avait été prélevé à l’origine sur une femme de 47 ans, décédée, et qui avait donné son corps à la science.

« Jusqu’à présent, l’œil humain était considéré comme l’organe le plus résistant à la transparisation en raison de sa complexité, de sa pigmentation et de la fragilité de sa rétine », indique le communiqué de l’institut de la Vision.

Les chercheurs ont pu rendre l’œil transparent en utilisant différents produits chimiques, a expliqué à France Bleu Marie Darche, ingénieure de recherche à l’origine de cette réussite. La méthode a fait ses preuves sur trois autres yeux.

Les images de l’œil « transparisé » sont numérisées puis modélisées en 3D sur ordinateur.
Marie Darche/Hôpital National 15-20 Les images de l’œil « transparisé » sont numérisées puis modélisées en 3D sur ordinateur.

Au-delà de l’aspect visuel étonnant de l’expérience, cette avancée devrait être très utile pour mieux étudier les maladies oculaires. « Cette innovation ouvre de nouvelles perspectives pour la compréhension de nombreuses maladies oculaires telles que la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), la myopie ou encore le glaucome, dont les causes restent encore mal comprises », indiquent ainsi les chercheurs, dont le travail a été publié dans la revue Nature.

Si leur travail s’est pour le moment porté uniquement sur des donneurs sains, il devrait à l’avenir s’appliquer sur de nombreuses pathologies « qui pourront bientôt être imagées ». Ce travail sera rendu accessible aux professionnels qui le souhaitent, sous forme d’une banque d’images d’yeux sains et pathologiques.

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