Huile de palme : «Il fallait choisir entre les Rafale et un grand pas pour la planète»

L’Assemblée nationale a adopté un amendement mettant fin à l’avantage fiscal dont bénéficiait l’huile de palme dans les carburants. Entretien avec Bruno Millienne le député (Modem) à l'origine de cette disposition.

Dans le cadre de l’examen final du projet de loi de finances 2019, l’Assemblée nationale a adopté dans la nuit de mardi à mercredi un amendement mettant fin à l’avantage fiscal dont bénéficiait jusqu’à présent l’huile de palme dans les carburants. Cette huile, dont la production ravage les forêts d’Indonésie et de Malaisie, mais aussi de plus en plus les forêts africaines, ne sera désormais plus considérée comme un agrocarburant en France. Voilà qui n’a rien d’anecdotique, puisque aujourd’hui, 75 % de l’huile de palme consommée en France l’est dans les carburants, et seul le reste est incorporé à l’alimentation et aux cosmétiques.

Pour le député qui a proposé cette disposition, Bruno Millienne (Modem), il s’agit là d’un message fort adressé à l’Europe, alors que la Commission européenne doit dans les prochaines semaines préciser les critères permettant de plafonner puis d’éliminer les agrocarburants contribuant le plus fortement à la déforestation et aux changements d’affectation des terres.

En quoi consistait exactement votre amendement ?

J’ai rajouté un sous-amendement à un amendement du gouvernement au projet de loi de finances. Cet amendement prévoyait en substance que tout ce qui n’est pas cultivé de façon durable et qui contribue à la déforestation ne pourra plus à terme être transformé en agrocarburant. Il prévoyait pour cela qu’un décret fixe la liste des matières premières définies comme étant «durables». Or comme nous ne pouvions pas savoir quelles matières premières seront mentionnées dans le décret, mon sous-amendement visait à rajouter une ligne : «Ne sont pas considérés comme des biocarburants les produits à base d’huile de palme.»

Cela permettait d’éliminer toute ambiguïté. Car à mon sens, l’huile de palme ne sera jamais durable. On (...)

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